samedi 26 février 2011

Anaïs


Libre et fière de sa beauté, fille mère indifférente à son enfant et maîtresse effacée d'un homme marié plus âgé qu'elle, Anaïs est une femme qui, de reculs en renoncements, traverse avec nonchalance la seconde moitié du XXe siècle. Mélancolie douce-amère et dérive des sentiments rythment ce récit polyphonique dans lequel les voix des personnages nous rapprochent peu à peu de l'héroïne. Porté par une écriture d'une sensibilité rare, Anaïs est un roman initiatique déchirant et cruel.
Ce livre se lit comme un rien, son écriture y est ciselée et précise .L’auteur, dont c’est ici le premier roman, a choisi de faire parler plusieurs narrateurs, pour nous présenter Anaïs, comme s’il voulait, finalement ne pas trop la mettre en avant, comme son héroïne qui tout au long de sa vie ne n’est pas mis en avant, mais au contraire a tu ses amours, ses désirs, pour se faire aimer de tous ceux qu’elle a aimé. Elle en délaissera pour cela son fils, né alors quelle était très jeune.
Si l’histoire n’a pas, en elle-même un intérêt capital, elle n’en reste pas moins émouvante devant Anaïs qui se sacrifie à chaque fois pour garder auprès d’elle, si ce n’est qu’un tout petit peu, l’homme qu’elle aime sans obtenir en retour l’amour et la présence tant désirée.
Des hommes qu’elle aura côtoyé sa vie durant, un seul s’intéressera vraiment à elle, mais il est déjà trop tard. Les autres auront profité d’elle, aimé sans doute mais à leur façon, sans ne jamais renoncer à rien, ou, pour d’autres avec la lâcheté et le cynisme en plus.
Je remercie chaleureusement Bob et les éditions l’Editeur pour m’avoir permis de lire cet ouvrage.
Michaël Colledo-l'Editeur(janvier 2011 )-221 pages
Michaël Collado est né dans le Var en 1973. Après une thèse consacrée à l'auteur mexicain Paco Ignacio Taibo II, il a enseigné l'espagnol en France et aux Etats-Unis. Désormais fixé en Afrique du Sud, il consacre l'intégralité du temps libre que lui laisse l'enseignement à l'écriture. Anais est son premier roman.

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