jeudi 23 juin 2011

Le temps présidentiel, mémoires tome 2

Dans le second volume de ses Mémoires, Jacques Chirac aborde avec une grande liberté de ton les deux mandats de sa présidence, la plus longue de la Ve République après celle de François Mitterrand. Il dresse son bilan et explique ce qui a guidé ses grands choix, sans passer sous silence les aspects qui ont suscité des critiques et des commentaires ? la dissolution de 1997, le feuilleton des « affaires », l’échec du référendum sur la Constitution européenne ? , il rétablit aussi la vérité sur les réformes menées en faveur de la réduction de la « fracture sociale » et de la modernisation du pays.
Il consacre une large part de ce récit aux questions de politique étrangère et à son inlassable engagement pour le respect des cultures et la paix, tant en ex-Yougoslavie qu’en Irak. Restituant ses échanges avec les grands chefs d’État du moment, de Bill Clinton et George W. Bush à Tony Blair, de Boris Eltsine et Vladimir Poutine à Helmut Kohl et aux dirigeants chinois, il révèle les dessous, jusqu’ici tenus secrets, d’une action internationale souvent déterminante.
Jacques Chirac évoque également avec beaucoup de sincérité ses relations avec les principaux protagonistes de ses douze années de pouvoir : aussi bien Alain Juppé et Lionel Jospin, que Jean-Pierre Raffarin, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin.
Il raconte, enfin, l’autre grande aventure de cette période : la création du musée des Arts Premiers, aventure qui reflète, au-delà de sa dimension esthétique, la part la plus authentique d’un président profondément humaniste, épris d’universel.
En conclusion, Jacques Chirac s’adresse à la jeunesse et aux créateurs, tous ceux qui seront les acteurs de la France de demain, et s’appuie sur son expérience hors du commun pour livrer dans un « testament politique » sa vision d’une « France qui ose ».


« Car il n’existe pas plus de hiérarchie entre les arts et la culture qu’il n’existe de hiérarchie entre les peuples. » 20 juin 2006, Inauguration du musée des arts premiers, quai Branly

Ce second volet se veut plus politique, plus profond, et plus vachard aussi. Si Chirac ne tarit pas d’éloge pour ses plus fidèle collaborateurs, pour un certain nombre de personnalités qu’elles soient de son bord ou pas, il peut être sans concession pour d’autres et pas forcement des moindre, à tors ou à raison….car on ne connaît jamais les dessous d’une histoire ou de la grande Histoire. A certains moments il attribue aux une et aux autres des traits de caractères ou des actes qui étaient les siens ou ses faits en d’autres temps.

Quand j’écris que ces mémoires ont un caractère plus politique et plus profond, c’est que d’une part Chirac ne parle plus de lui, mais surtout des grands sujets internationaux, environnementaux, des enjeux du futur qui ont occupés sa présidence. Il m’a paru beaucoup plus sincère et  plus vrai lorsqu’il revient longuement sur ce qui l’a amené à refuser une intervention militaire ne Irak, sur son cheminement en matière d’environnement, sur sa réflexion à propos des enjeux de société au niveau planétaire.
Sur le plan intérieur, je suis nettement convaincue par ses propos, son analyse du 21 avril qui à mon sens n’a pas été compris (et pas uniquement par lui d’ailleurs) et par les réponses données.
Ses échecs ne sont pas esquivés, mais….il ne regrette rien.

Sans être dupe sur le fait qu’il ne peut pas tout dire, et qu’il n’a pas forcément intérêt à dire certaines choses, cet ouvrage a au moins le mérite de balayer de manière assez complète ces quinze dernières années , de connaître un peu mieux les principaux dirigeants internationaux.

L’ancien chef de l’état, tel un vieux sage, drapé d’une étoffe d’humanisme, feinte ou sincère ? je ne me prononce pas, revient aux origines de l’Homme, pour mieux s’adresser à la jeunesse : « Alors Français : rêvez ! Osez ! Ultime message, testament, mise en garde, humour corrézien….à chacun de juger 

Jacques Chirac(en collaboration avec Jean-Luc Barré) -Nil éditions (juin 2011)-610 pages

1 commentaire:

  1. Je le lirai prochainement - dès que la personne à qui je l'ai offert aura fini de le lire.

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