jeudi 21 juillet 2011

De profundis


Oscar Wilde écrivit De profundis de janvier à mars 1897, c'est-à-dire au cours des derniers mois de son incarcération à Reading. C'est le seul ouvrage qu'il rédigea dans sa prison (La ballade de la geôle de Reading est postérieure à sa libération) et son dernier ouvrage en prose. C'est sans doute aussi son chef-d’œuvre et une des plus belles lettres d'amour qui existe, où résonne toute la plainte de l'amour perdu, toute la plainte de l’amour perdu.
S’il y a une œuvre où l’objet d’une lettre prend tout son sens, c’est bien celle –ci. En effet ce long monologue adressé à son amant, dont le père est à l’origine de son incarcération, est une mise à nu, un dépouillement sans précédent de l’auteur.
Celui –ci est emprisonné pour 2 ans du fait de son homosexualité. Dans la solitude de sa cellule, c’est à son amant qu’il s’exprime en montrant une extrême sensibilité, en révélant une personnalité complexe, assez torturée.
J’ai senti, au travers de ses écrits, une relation ambiguë, faite d’amour et de haine, d’un certain commensalisme de la part du compagnon, Lord Alfred Douglas. Tout au long de ces pages j’y ai plus vu du remord, des reproches, de la douleur, du désespoir. Plus que de l’amour, j’y ai plus perçu un certain attachement.
Si le style est impeccable, très beau, fluide, avec comme de la noblesse dans l’expression, j’ai ressenti à un moment de l’ennui, voir de la lassitude, en particulier aux 2/3 du livre lorsqu’il aborde la religion et le Christ. J’ai trouvé ce passage là particulièrement abscons et repoussant.
Si pour le style, et la beauté du texte, cette lecture aura été intéressante, elle ne me laissera pour autant pas un souvenir impérissable, la trouvant probablement un peu trop dépassée, trop poussiéreuse.
 Oscar Wilde-Sock (cosmopolite)-180 pages 

Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde est né dans une famille catholique le 16/10/1854 Son père est médecin, anthropologue et historien, Il suit ses études dans une école publique, où l est un élève moyen. Il rentrra ensuite à Trinity collège (université anglaise de Dublin) pour poursuivre des études en lettres classiques, puis à Oxford où il prépare un diplôme en lettres classiques assorti de cours d'histoire de l'art et de philosophie. Il commence à écrire des sonnets et remportera le concours de l'université. C'est à cette période qu'il commence à voyager : d'abord l'Italie du Nord puis La Grèce et Rome.
En 1878, il obtient brillamment son diplôme et part s'installer à Londres. C'est là qu'il publie son premier recueil de poèmes et compose sa première tragédie.
Il passe l'année 1882 aux Etats-Unis pour donner une série de conférences sur l'art. A son retour il part pour la France, où il fréquente les grands écrivains et peintres de l'époque (Hugo, Daudet, Pissarro, Degas, Zola, Verlaine)
En 1883 il rentre à Dublin et épouse une amie d'enfance Constance Lloyd de laquelle il aura deux enfants. Le couple s'installe à Dublin. Oscar Wilde devient critique pourThe Pall Mall Gazette puis rédacteur en chef de The woman's world.
C'est en 1886 qu'il rencontre Robert Ross et assume son homosexualité.
En 1891, il repart pour Paris où il reste plusieurs mois, y rencontre André Gide et achève Salomé. A son retour, il fait la connaissance d'Alfred Bruce Douglas, étudiant qui restera son amant jusqu'à sa mort.
En 1895, le père d'Alfred, porte plein pour sodomie. La plainte est admise et Oscar Wilde poursuivit pour crime de sodomie. . Oscar Wilde est condamné à deux ans de travaux forcés. Il exécutera sa peine respectivement dans les prisons de Pentonville, Wandsworth et Reading.
Il sort en 1897. A sa sortie, ne pouvant payer les frais de justice il fait banqueroute. Sa femme le quitte. Il s'exile alors en France, en Normandie, puis rejoint Alfred à Napples en 1898. Il partagera les deux dernières années de sa vie entre cette ville et Paris.
Il devient alcoolique.
Il meurt en 1900 d'une méningite. Enterré à Bagneux, il sera transféré au cimetière du Père Lachaise en 1909.

Ceci est mon avant dernière lecture dans le cadre du challenge épistolaire organisé par Anne-Sophie .

Lecture qui entre également dans le cadre du challenge irlandais que nous propose Val .







2 commentaires:

  1. Je l'ai lu également il y a quelques années, ou, pour être plus précise, j'ai abandonné aux deux tiers. Je n'ai pas gardé beaucoup de souvenirs de cette lecture.

    RépondreSupprimer
  2. Je ne connaissais pas ce texte. Ton avis ne me donne pas forcément envie de le découvrir, par contre il me remotive pour en savoir plus sur le reste de son œuvre :-)

    RépondreSupprimer