mardi 13 mars 2012

Essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans


Ces quelques pages sont extraites des Facéties philosophiques, elles même extraites de la correspondance de l’auteur parue en 1790… Cela ne date donc pas d’hier ; et portant, ce texte, écrit dans un style truculent, est d’une incroyable modernité.
Rien ne change, les courtisans d’hier, ont produit les courtisans d’aujourd’hui. Ils ne sont pas issus du même camp, mais en ont comme, leurs ainés, adopté les codes et travers.
« Un bon courtisan ne doit jamais avoir d’avis, il ne doit avoir que celui de son maître ou du ministre, et sa sagacité doit toujours le lui faire pressentir ; ce qui suppose une expérience consommée et une connaissance profonde du cœur humain »
Les courtisans d’hier, sont les hypocrites d’aujourd’hui, ceux qui n’ont jamais le courage de dire non, ceux qui sont toujours d’accord avec tout le monde, et maugréent dans leur coin quand personne ne les voit ou ne les entend. Ces béni oui-oui des temps modernes, prêt à tout pour ne pas passer à la trappe, jamais francs du collier, le propos toujours enrobé, jamais polémique…. Oh, je les déteste ces mielleux de tous poils… et pourtant, ils s’en sortent toujours !!!
« Un boudeur, un homme qui a de l’humeur ou de la susceptibilité ne saurait réussir. »
Je remercie les éditions Allia, et libfly qui m’ont permis de lire une autre littérature, celle qui qui ne se lit pas forcément toute seule, mais une littérature qui nourrit l’esprit et la réflexion. 

Essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans, Paul-Henri d'Holbrach
 Allia-petite collection (février 2010)
48 pages

 
4ème de couverture :
“Quel art, quel empire sur soi-même ne suppose pas cette dissimulation profonde qui forme le premier caractère du vrai courtisan ! Il faut que sans cesse sous les dehors de l’amitié il sache endormir ses rivaux, montrer un visage ouvert, affectueux, à ceux qu’il déteste le plus, embrasser avec tendresse l’ennemi qu’il voudrait étouffer ; il faut enfin que les mensonges les plus impudents ne produisent aucune altération sur son visage.”
 
A propos de l'auteur :
Haute figure de la vie littéraire parisienne au XVIIIe siècle, le baron d'Holbach (1723-1789) fut l'ami de Diderot, un collaborateur prolixe de l'Encyclopédie et un athée fort convaincu. De sa lutte antireligieuse il fit le fondement de sa philosophie de la nature et de sa philosophie morale.

 

2 commentaires:

  1. Il me tente!! Ce genre de lecture se fait trop rare dans ma bibliothèques. Excellent ton avis, les citations sont... exquises!

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  2. Merci Mimi, une lecture pleine de vérité

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