vendredi 13 juillet 2012

Regarde, nos chemins se sont fermés


Parfois le hasard fait bien les choses. Ce livre est un livre de hasard, choisi comme ça, bêtement dans les rayonnages de la médiathèque, alors que je ne connais pas l’auteur, que son nom ne me dit rien. J’apprendrai après que l’auteur est l’épouse de Iannis Xénakis, compositeur reconnu de musique contemporaine, architecte et ingénieur. Je ne savais rien, et j’en ai beaucoup appris en lisant ce court et très beau récit.
Françoise Xénakis revient sur les dernières années de son mari, et de son couple ; ces années marquées par la maladie  et la lente dégradation de celui dont elle dit avec une infinie tendresse « Il m’a faite, et il m’a tout donné », et que pour rien au monde elle n’accepterait de le « mettre quelque part »... Les choses vont de mal en pis, les passages par les urgences se succèdent «  Allo le 18…mon nom est…j’habite… »
Avec amour, elle aborde le tabou de l’euthanasie.
Si son récit parle des jours difficiles, Françoise Xénakis l’agrémente de passages tirés de précédents ouvrages où il était aussi question d’eux deux et leur fille, mais du temps des jours heureux ; des mots dont l’auteur dit, qu’elle ne pourrait plus les écrire ; des mots qui attestent de ce qu’a été leur couple, et ce qui les a tenu.
Un récit qui met le doigt là où cela peut faire mal, un récit émouvant à bien des égards, un récit à la fois pudique et sans complaisance, un mélange de causticité et d’amour absolu.
Un heureux hasard, qu’a été le choix de ce livre.

Regarde, nos chemins se sont fermés, Françoise Xénakis
Albin Michel ( Novembre 2002)
196 pages 
4ème de couverture :
Un jour d'été, l'époux, l'ami depuis plus de cinquante ans, se perd et ne retrouve plus la sente qu'il a tracée dans les montagnes de Corse. C'est le début, à travers la maladie, d'un isolement et d'un silence qui l'excluent peu à peu de toute vie. La femme raconte ses appels de nuit chez les pompiers, le service d'urgence de l'hôpital où les médecins le soignent du mieux qu'ils savent et où errent, entre les brancards des grands malades, les excités, les clochards, les rejetés de partout. Au long de ce récit si pudique et si sincère, Françoise Xenakis exprime une infinie tendresse, une immense compassion pour tous ces meurtris. Grâce à ses mots aigus et son humour inébranlable, on rit, on s'énerve, on est outré, attendri, bouleversé. Un chant d'amour offert à l'homme malade, mais aussi à ces médecins et infirmiers qui, dans le ventre de cet hôpital hors d'âge, s'usent, jours après nuits, à sauver le patient qui souffre, à sourire à un trop perdu...
 
A propos de l'auteur :
Françoise Xenakis est écrivain et journaliste. Sa chronique sur les livres à Télé Matin est extrêmement suivie. Cet ouvrage est son 20e livre. Elle a notamment publié : Elle lui dirait dans l’île (1997), Moi, j’aime pas la mer (1998), Zut, on a encore oublié Mme Freud (1986), Mouche-toi Cléopâtre (1986), Attends-moi (1993), et Maman, je ne veux pas être empereur (2001) aux éditions Albin Michel.


 Challenge ABC Critiques Babélio: 26/26 [X]
Mission accomplie !!!

Pour le défi de la plume au féminin, proposé par Opaline .

1 commentaire:

  1. De Françoise Xénakis, j'ai lu "J'aurai dû épouser Marcel" j'ai bien aimé mais sans plus et donc celui dont tu parles et dans ma LAL afin de mieux connaître l'auteure.

    RépondreSupprimer