mercredi 22 août 2012

Les lisières


Merci à Sandrine 57 et Bibeli qui m’ont permis de lire cet ouvrage en le faisant voyager jusqu’à moi, et libfly.
« Et puis il semblait acquis  que je ne serais jamis non plus d’ailleurs, j’étais condamné à errer au milieu de nulle-part. »
« Manon avait toujours été cette enfant aux grands yeux bleus écarquillés, pleine d’allant et de fantaisie, si légère que je redoutais parfois qu’elle ne fût ma fille, moi qui avait tant de mal à me mouvoir dans ce monde, à lui faire confiance, moi qui était si lourd et emprunté, comme un emmuré vivant. »
Je ne dirai rien de l’histoire, le mot de l’éditeur suffit. C’est d’avantage un rendu d’atmosphère et de contexte que je souhaite rendre. Ce livre se vit, et se ressent plus qu’il ne se raconte.
Jusqu’à présent Olivier Adam nous avait habitués à des romans relativement courts, dans lesquels ses personnages nous étaient plus vite dévoilés. Cette fois, Olivier Adam prend le temps d’amener les faits et ses protagonistes dans un roman plus épais, plus lourd également, plus dense dans l’atmosphère.
Comme toujours Olivier Adam campe des personnages dépressifs, torturés, mal dans leur vie, et dans la vie ; mais il le fait avec beaucoup de sensibilité, d’intelligence, et de réalisme.
J’ai senti ce roman comme un ouvrage infiniment plus personnel que les autres tant dans le vécu des faits d’actualité qui parsème les pages et qui lui donne son authenticité, que dans le vécu des aléas de la vie qui frappent Paul, François, et les autres….Il y a dans le « Je » de Paul , la voix d’Olivier Adam. Fait-il comme Paul un retour sur lui, solde-t-il ses comptes, digère t-t-il les secrets du passé ?
Si l’écriture est toujours aussi agréable à suivre, elle m’a semblé moins prompte à une lecture exclusive et continue. Il faut, à mon avis prendre son temps, digérer, pour mieux s’imprégner, et apprécier.
 
Les lisières, Olivier Adam
Flammarion (22 Août 2012)
464 pages

4ème de couverture :
Entre son ex-femme dont il est toujours amoureux, ses enfants qui lui manquent, son frère qui le somme de partir s'occuper, «?pour une fois?», de ses parents, son père ouvrier qui s'apprête à voter FN et le tsunami qui ravage le Japon où il a vécu les meilleurs moments de sa vie, tout semble pousser Paul Steiner aux lisières de sa propre existence. De retour dans la banlieue de son enfance, il doit se confronter au monde qui l'a fondé et qu'il a fui. En quelques semaines et autant de rencontres, il va se livrer à un véritable état des lieux personnel, social et culturel.?
Dans ce roman ample et percutant, Olivier Adam embrasse dans un même souffle le destin d'un homme et le portrait d'une certaine France, à la périphérie d'elle-même.
A propos de l’auteur :
Olivier Adam est né en 1974. Il est l’auteur de nombreux livres dont Je vais bien, ne t’en fais pas (Le Dilettante, 2000) et, aux éditions de L’Olivier, Passer l’hiver (Goncourt de la nouvelle 2004), Falaises, À l’abri de rien (prix France Télévisions 2007 et prix Jean-Amila-Meckert 2008), Des Vents contraires (Prix RTL/Lire 2009), Le Cœur régulier.

 

Un pavé de l'été pour le challenge de Marmotte


6 commentaires:

  1. Entre Olivier Adam et moi, le courant ne passe pas... dans ce sens uniquement, car il n'a pas la chance de me connaître ! :D

    RépondreSupprimer
  2. Par contre, entre lui et moi, le courant passe très bien et je suis ravie de lire ton avis enthousiaste.

    RépondreSupprimer
  3. Sans nul doute un incontournable de cette "rentrée"... Il me fait très envie !

    RépondreSupprimer
  4. Pour moi, les livres d'Olivier Adam ont toujours été à ressentir. Nul doute que celui ci passe dans mes mains dans les mois à venir, même s'il faut s'y préprarer. Un livre d'Adam offre souvent une chandelle sur sa propre vie.

    RépondreSupprimer
  5. Je viens juste de l'acquérir...

    RépondreSupprimer
  6. j'ai dévoré "falaises" et je trouve "les lisières" encore meilleur. décidément cet auteur et son univers me plaisent beaucoup. je vais continuer car il provoque un écho en moi. en le lisant des fragments de ma propre histoire remontent. c'est le premier auteur qui me fait éprouver cela.

    RépondreSupprimer