lundi 18 février 2013

Des noeuds d'acier


« Je ne suis plus qu’un reste d’humanité. Une entité qui ne pense qu’à manger, boire et dormir, éviter les coups, et à se relever le lendemain. Les vieux avaient raison. Je ne vaux pas beaucoup plus qu’un chien. Je ne suis même pas affectueux. Je suis de la race de ces bêtes galeuses qu’on attache au bout d’une chaine et que personne ne veut plus caresser. »
« A quoi cela tient. Aujourd’hui ma victoire sur les autres, il n’en reste rien. Et pour cela il a suffi de deux fous. »

Denoël, avec écrit juste en dessous, en plus petit «  sueurs froides  »…. Deux petits mots bien tentant dont vous pensez que le livre en question va vous tenir  d’un bout à l’autre tout en vous mettant dans un état de tension que connaissent bien les amateurs de polars…vous en rêviez…Denöel l’a fait ; ou du moins Sandrine Collette l’a fait !!!
Sandrine Collette publie ici son premier roman, et le moins que je puisse dire c’est que derrière son joli minois se cache de bien sombres, et cruelles inspirations. Mais quel plaisir de se laisser promener en forêt pour le meilleur …et pour le pire aussi.

Théo à peine sorti de 19 mois de prison, sent le désir irrépressible de souffler au milieu de nulle part. Il ne sera pas déçu…
Dans un récit, dont le narrateur n’est autre que Théo, écrit au présent pour mieux immerger le lecteur au cœur de cet enfer. Théo, cet homme qui revient de l’enfer, replonge malgré lui, pris au piège de deux monstrueux personnages que l’auteur s’attache à disséquer page après page. C’est avec tout autant de minutie que l’auteur s’attache à construire l’avilissement de Théo.

Si ce huis-clos est étouffant, oppressant, diabolique à souhait, si cette histoire peut soudain réveiller de terribles peurs, elle ravive notre instinct de révolte devant tant d’inhumanité ainsi décrite, elle fascine, intrigue, interroge sur nos propres réactions et comportement si nous étions confrontés à cela (et l’actualité nous prouve régulièrement que tout peut arriver). Cette histoire nous happe jusqu’au petit  (vraiment tout petit) faisceau de lumière des dernières pages.

Voilà une nouvelle venue dans ce monde fascinant du roman noir qui ne passe pas inaperçue, et qu’il faudra surveiller de près.

Un grand merci à  Masse critique Babélio et les éditions Denoël pour l’opportunité de lire ce très bon premier roman.


Des nœuds d’acier, Sandrine Collette
Denoël-collection sueurs froides (Janvier 2013)
265 pages



4ème de couverture :
Avril 2001. Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt noire et dense, un homme est enchaîné. Il s'appelle Théo, il a quarante ans, il a été capturé par deux vieillards qui veulent faire de lui leur esclave.
Comment Théo a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et brutal, il sortait de prison quand ces deux vieux fous l'ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers.
Mais qui pourrait sortir de ce huis clos sauvage d'où toute humanité a disparu?
A propos de l’auteur :

Sandrine Collette est née en 1970. Elle partage sa vie entre l'université de Nanterre et son élevage de chevaux dans le Morvan. Des noeuds d'acier est son premier roman.



 Pour le challenge de Liliba 
Pour le défi d'Anne .

Pour le défi d'Opaline







4 commentaires:

  1. Cela semble vraiment trop sombre à mon goût... Je ne le retiens pas pour le moment.

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  2. J'en ai entendu parler dans "A livre ouvert" sur France info. J'ai noté le titre... à voir !

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  3. Vraiment palpitant comme lecture, les livres noirs ne sont pas ma tasse de thé mais lá j'ai adoré, on est scotché du début á la fin

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