dimanche 10 février 2013

Richard W.


« Ce fou au regard pénétrant, aux robes de chambre si originales, est le représentant d’une génération intrépide qui a tourné le dos à toutes les doctrines débilitantes de l’optimisme béat. Il a choisi de vivre résolument une existence pleine et entière, hors du bien et du mal. Il a connu la peur et le désenchantement et rien ne l’a dévié de sa voie. Il écrit son œuvre et l’incarne dans son existence. »

Les mélomanes du monde entier sont gâtés en 2013 : deux compositeurs majeurs sont à l’honneur, Verdi et Wagner.
Wagner, on l’adore ou on le déteste, mais il ne laisse pas indifférent. Porté aux nues par certains, banni par d’autres, il a pourtant révolutionné l’opéra.

Il fut une époque où Wagner m’énervait, où je n’avais pas encore trouvé la clé pour entrer dans le vestibule du l’univers Wagnérien. Quelques conseils judicieux d’amateurs éclairs m’ont permis de faire, un jour le premier pas Depuis, je serais prête à toutes les folies (ou presque) pour une représentation.

Pour son bicentenaire, on aurait pu se contenter d’une énième biographie (celle de Xavier Lacavalerie est excellente, et avant-scène opéra lui a  déjà consacré un hors-série très complet) .Vincent Borel, grand amateur par ailleurs, offre aux amoureux de la musique de Wagner un roman-biographie qui ne peut que les satisfaire.
Tout en gardant la rigueur des faits, des personnages, Vincent Borel, avec une construction astucieuse à la fois thématique, et historique, parvient à faire jouer la musique de Wagner tout au long de cet ouvrage.
En partant de la création de Tristan, nous avançons dans le cheminement artistique du maître avec les femmes qui ont jalonné sa vie, dont Cosima Liszt qui l’aura accompagné dans sa formidable aventure du Ring, mais également des hommes qui auront marqué Wagner. Wagner, n’aurait sans doute pas été tout à fait le même sans Louis II de Bavière, fou de du maître, et fou tout court.
Wagner n’aurait également pas été tout à fait le même sans Nietzsche, la révolution de 1849, sans Hans von Bülow.
Vincent Borel, ne juge en rien, il expose, montre un homme sous toutes ses facettes, ses forces et ses faiblesses.
Si sur le plan littéraire, l’ouvrage est tout à fait abordable, fort bien écrit, et rythmé; sur le plan purement artistique, il ne le sera qu’à celles et ceux ayant déjà une bonne connaissance du compositeur, et de son œuvre. Ce n’est qu’à cette condition, que le lecteur pourra percevoir la mort d’Isolde, les murmures de la forêt, l’enchantement du vendredi saint, les adieux de Wotan, le chœur des pèlerins…..
Richard W., Vincent Borel
Sabine Wespieser (Janvier 2013)
320 pages

4ème de couverture :

En ce soir de juin 1865, au Hoftheater de Munich, la magie opère dès que s’élèvent les premières notes de Tristan. Le très jeune Louis II de Bavière est subjugué. Wagner, à cinquante-deux ans passés, a enfin trouvé un protecteur. Les années d’errance et de misère sont derrière lui, il va pouvoir donner forme à ses rêves d’un théâtre entièrement nouveau et mettre en œuvre la conception de sa fresque révolutionnaire, L’Anneau du Nibelung. Comme sa carrière, l’intimité du compositeur est bouleversée en cette année faste : son mariage avec Minna, jeune actrice conformiste, peu encline à partager ses fulgurances, battait de l’aile. Il vient de rencontrer l’âme-sœur, Cosima, la fille de Liszt, qui encre ses partitions. Pour lui, elle va divorcer de Hans von Bülow, le chef d’orchestre tout dévoué à Wagner………..
A propos de l’auteur :

Né à Gap en 1962, Vincent Borel est critique musical et vit à Paris. Romancier, il est notamment l’auteur de Baptiste, son premier « portrait musical », consacré à Jean-Baptiste Lully (Sabine Wespieser éditeur, 2002). Antoine et Isabelle (Sabine Wespieser éditeur, 2010) a remporté deux prix de libraires (Page et Laurent Bonelli). 2013 est l’année du bicentenaire de la naissance de Richard Wagner (1813-1883).

 Pour le challenge musical d'Anne .



3 commentaires:

  1. J'aime énormément Wagner et du coup, ce roman me tente énormément. Ton avis est vraiment intéressant et me convainc de me laisser tenter. Allez hop ! Je note... Bonne semaine tout en lecture.

    RépondreSupprimer
  2. J'avais bien aimé "Antoine et Isabelle" mais là je vais faire l'impasse car je ne connais pas assez Wagner pour ne pas être perdue.

    RépondreSupprimer