vendredi 3 mai 2013

Le peintre d'éventail

Atôra, petite bourgade perdue ; une pension tenue par Dame Hison.
Matabei Reien, qui y trouve refuge pour changer de vie.
Un vieux jardinier Osaki Tanaka, qui peint des éventails…

Ainsi la vie s’écoule dans ce havre de paix, au milieu d’une nature omniprésente, et que le lecteur peut effleurer du bout de ses doigts. Il règne l’harmonie, la douceur, la beauté. Le temps semble s’être arrêté sur cet endroit sublime ; jusqu’au jour où …
Il y a une grâce dans cette écriture, que l’on serait parfois tentée de se retirer à tout petits pas ; pour ne rien effleurer, ne rien perturber.
Mais il est impossible de renoncer à tant de délicatesse. La finesse et la précision presque chirurgicale à décrire autant la beauté et l’harmonie que le désastre et la nature violée par les éléments est à couper le souffle.
Ce livre se déguste davantage qu’il ne se lit parce qu’il est plus une œuvre d’art qu’un roman. Il enchante, émerveille, enveloppe le lecteur dans un cocon, l’isole de la laideur du monde pour mieux l’y replonger avec tact et retenue. Du grand art…

Le peintre d’éventail, Hubert Haddad
Zulma (Janvier 2013)
192 pages
Prix Louis-Guilloux 2013
Prix Océans France Ô du livre 2014 (édit  juin 2014)


4ème de couverture :

C’est au fin fond de la contrée d’Atôra, au nord-est de l’île de Honshu, que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique, se cache la paisible pension de Dame Hison dont Matabei apprend à connaître les habitués, tous personnages singuliers et fantasques.

Attenant à l’auberge se déploie un jardin hors du temps. Insensiblement, Matabei s’attache au vieux jardinier et découvre en lui un extraordinaire peintre d’éventail. Il devient le disciple dévoué de maître Osaki.


Fabuleux labyrinthe aux perspectives trompeuses, le jardin de maître Osaki est aussi le cadre de déchirements et de passions, bien loin de la voie du Zen, en attendant d’autres bouleversements…

A propos de l’auteur :

Né à Tunis en 1947, Hubert Abraham Haddad a suivi l'exil de ses parents quelques années plus tard, à Belleville, Ménilmontant puis dans les banlieues populaires. Il a connu les aléas de l'immigration entre un père marchand forain et une mère d'origine algérienne qui souffrait de troubles de l'identité, enfance évoquée dans son récit le Camp du bandit mauresque (Fayard, 2005).
Auteur d’une œuvre immense, portée par une attention de tous les instants aux ressources prodigieuses de l’imaginaire, Hubert Haddad nous implique magnifiquement dans son engagement d’intellectuel, d’artiste et d’homme libre, avec des titres comme Palestine (Prix Renaudot Poche, Prix des cinq continents de la Francophonie), les deux volumes foisonnants du Nouveau Magasin d’écriture ou encore Opium Poppy (paru chez Folio en janvier 2013).



  Prix Louis Guilloux 2013, pour le challenge de Laure .




 

3 commentaires:

  1. Tu donnes vraiment, vraiment, envie de le lire...

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  2. J'ai tellement hâte de lire cet auteur !! J'ai deux livres de lui : Un rêve de glace et géométrie d'un rêve. Ta chronique me donne envie de les sortir tout de suite mais là je vais avoir du mal j'ai beaucoup de lectures de prévues...
    Merci pour ta participation bonne journée :)s

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  3. Entièrement d'accord avec toi : un livre qui se déguste, un réel coup de coeur. Dommage, c'est un livre prêté, il faut que je le rende !!!

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