samedi 1 juin 2013

Angle mort

« C’est par les armes et les femmes que l’on devient homme. »
Nul besoin de partir bien loin, à la recherche d’exotisme quelconque ou de nature extraordinaire pour sortir des sentiers battus. Une banlieue parisienne un peu chaude, les quais de Seine suffisent ici à Ingrid Astier pour camper solidement son second roman.
De nombreux personnages peuplent cette seconde enquête  nous embarquent au milieu des malfrats du  93, et des multiples services de Police de la capitale.
Ingrid Astier avance pas à pas, avec chacun de ses personnages. C’est avec une précision chirurgicale qu’elle les décortique. On se surprend à se sentir bien autour de ces malfrats infréquentables, que la vie n’a pas gâtés, et auxquels on finit non pas à s’attacher mais à accepter dans ce qui leur reste d’humanité. Comment ne pas s’attendrir devant la relation entre Diégo, implacable et violent, et Adriana, la sœur trapéziste, sa petite mouette.

«  Son frère n’avait jamis été comme les autres. Mais elle se refusait à le juger. Le chemin d’un être n’était du ressort de personne. »
« Il fallait reculer mon départ. Tenir et attendre qu’elle fasse son numéro. La famille c’est sacré. Promis, juré, craché. »

Angle mort, c’est aussi, et avant tout une atmosphère palpable jusqu’au cœur, des lieux familiers, et des dialogues savoureux à la Audiard dont le rythme et la faconde compensent une avancée minutieuse dans l’intrigue. Les 500 pages passent comme une vedette  rapide sur la Seine, alors que l’intrigue ne bouge pratiquement pas géographiquement Les flics ne sont pas uniquement flics, mais s’avèrent au fil des pages des hommes et des femmes dont les relations complexes et parfois limite-limite donnent vie et corps à ce très bon roman noir qui débute un après-midi d’été pour finir en feu d’artifice un soir de 14 juillet !!Autant dire que cela ne mégote pas.


Angle mort, Ingrid Astier
Gallimard, série noire (Janvier 2013)
520 pages

4ème de couverture :

«Les armes, c'est comme les femmes, on les aime quand on les touche.»
Diego est braqueur, né à Barcelone. Il vit à Aubervilliers, dans une hacienda délabrée, avec son frère Archibaldo et des souvenirs. Leur soeur, Adriana, a fait d'autres choix. Artiste au cirque Moreno, elle rêve d'accro cher son trapèze à la tour Eiffel.
À Paris, un braquage que la police surveillait pour obtenir le flagrant délit tourne au massacre. La traque est lancée, du quai des Orfèvres au canal Saint-Denis, du port de l'Arsenal aux replis secrets d'Aubervilliers. La brigade criminelle du 36 et le 2e DPJ enquêtent. Les commandants Desprez et Duchesne, aidés de la Fluviale, essaient de démêler les fils. Un nom finit par tomber : Diego. Entre flingages et virées nocturnes Diego garde toujours un temps d'avance. Comment piéger celui que rien n'arrête ?
Tandis que l'enquête progresse, aussi implacable que le destin, des histoires cristallisent et les sentiments viennent bouleverser les liens de sang. Une tragédie effrénée, où rayonne le soleil noir de la liberté.
A propos de l’auteur :

Ingrid Astier vit à Paris. Révélée par Quai des enfers (prix Paul Féval de la Société des gens de lettres, prix Lafayette, prix Polar en plein coeur, prix Sylvie Turillon), elle poursuit avec ce roman une fresque dédiée à Paris et à la Seine. Elle est la marraine de la brigade fluviale.

 Pour le challenge de Calypso, lecture autour du mot mort.

 Pour le challenge de Liliba







1 commentaire:

  1. J'avais beaucoup aimé Quai des enfers... je suis ravie que ce deuxième roman semble aussi bon !

    RépondreSupprimer