jeudi 4 septembre 2014

Dernier jour sur terre



Il y un peu plus de 6 ans, un jeune étudiant de la Northern Illinois University faisait un carnage au sein de l’université avant de retourner l’arme sur lui pour se suicider.

Un fait tristement banal aux Etats –Unis où la détention d’armes à feux est une des libertés fondamentales régies par le second amendement.

David Vann , dans ce documentaire écrit en 2011 retrace minutieusement le parcours de cet individu dont le profil psychologique, et psychiatrique n’auraient sans aucun doute jamais dû lui permettre de détenir une arme à feu.

Ce récit trouve son pendant au suicide de son auteur dont on mesure ici même l’impact sur lui, et sur son œuvre, en particulier Sukkwan Island qui à posteriori semblait largement inspiré du vécu  de David Vann.

N’ayant pas vraiment suivi les faits au moment où ils ont eu lieu, j’ai apprécié le récit que David Vann en a fait. Il montre une enquête fouillée, une étude qui colle aux faits.

L’ouvrage m’a d’emblée paru inclassable dans ce que je connais de la ligne éditoriale de Gallmeister ; sans doute est-ce une des raisons pour laquelle il parait directement dans la collection poche

L’écriture de David Vann sert avec justesse un récit froid, implacable et à bien des égards effrayant. Peut-être lui  a t-il manqué un peu de liant, et de rondeur pour s’y accrocher réellement. Malgré le vif  intérêt que je porte au sujet, hélas toujours d’actualité, cette froideur ainsi rendue m’a toujours  plus ou moins maintenue en marge.

Livre lu dans le cadre de l’opération On vous lit tout  avec Libfly et le furet du nord.


Dernier jour sur terre, David Vann
Gallmeister (Collection Totem), Septembre 2014 (parution en 2011 aux USA)
250 pages


4ème de couverture :


14 février 2008. Steve Kazmierczak, 27 ans, se rend armé à son université. Entre 15 h 04 et 15 h 07, il tue cinq personnes et en blesse dix-huit avant de se donner la mort. À 13 ans, David Vann reçoit en héritage les armes de son père, qui vient de mettre fin à ses jours. Quel itinéraire a suivi le premier avant de se faire l’auteur de ce massacre ? Quel parcours le second devra-t-il emprunter pour se libérer de cet héritage ? L’écrivain retrace ici  l’histoire de Kazmierczak, paria solitaire, comme tant d’autres. Comme lui par exemple qui, enfant, se consolait en imaginant supprimer ses voisins au Magnum.

Dans une mise en regard fascinante, l’auteur plonge dans la vie d’un tueur pour éclairer son propre passé, illuminant les coins obscurs de cette Amérique où l’on pallie ses faiblesses une arme à la main.

A propos de l’auteur :


David Vann est né en 1966 sur l'île Adak, en Alaska, et y a passé une partie de son enfance avant de s'installer en Californie avec sa mère et sa sœur. Il a travaillé à l'écriture d'un premier roman pendant dix ans avant de rédiger en dix-sept jours, lors d'un voyage en mer, le livre qui deviendra Sukkwan Island. Pendant douze ans, il cherche sans succès à se faire publier aux États-Unis : aucun agent n'accepte de soumettre le manuscrit, jugé trop noir, à un éditeur. Ses difficultés à faire publier son livre le conduisent vers la mer : il gagnera sa vie en naviguant pendant plusieurs années dans les Caraïbes et en Méditerranée.

Après avoir traversé les États-Unis en char à voile et parcouru plus de 40 000 milles sur les océans, il échoue lors de sa tentative de tour du monde en solitaire sur un trimaran qu'il a dessiné et construit lui-même. En 2005, il publie A mile down, récit de son propre naufrage dans les Caraïbes lors de son voyage de noces quelques années plus tôt. Ce livre fait partie de la liste des best-sellers du Washington Post et du Los Angeles Times. Ce premier succès lui permet de gagner partiellement sa vie grâce à sa plume et il commence à enseigner. David Vann propose alors Sukkwan Island à un concours de nouvelles qu'il remporte et, en guise de prix, voit son livre publié en 2008 aux Presses de l'Université du Massachusetts. L'ouvrage est tiré à 800 exemplaires puis réimprimé à la suite de la parution d'une excellente critique dans le New York Times. Au total, ce sont pourtant moins de 3 000 exemplaires de cette édition qui seront distribués sur le marché américain.

Publié en France en janvier 2010, Sukkwan Island remporte immédiatement un immense succès. Il remporte le prix Médicis étranger et s'est vendu à plus de 230 000 exemplaires. Porté par son succès français, David Vann est aujourd'hui traduit en dix-huit langues dans plus de soixante pays. Une adaptation cinématographique par une société de production française est en cours.

David Vann est également l'auteur de Désolations, Impurs et de sept autres livres pour certains encore inédits aux États-Unis. Il partage aujourd'hui son temps entre la Nouvelle-Zélande où il vit et l'Angleterre où il enseigne tous les automnes la littérature.

 

2 commentaires:

  1. ^Je pense que je n'accrocherai pas non plus

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  2. J'avais adoré Sukkwann Island et été déçue par Désolations. Pour celui-ci, je ne te sens pas assez enthousiaste pour renouer avec l'auteur. J'attends

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