mercredi 1 octobre 2014

Marie Blanche



Il y a eu Mille femmes blanches pour lequel Jim Fergus nous conte une histoire à partir d’un fait réel.

Marie Blanche, roman, part également de faits réels, mais personnels et familiaux. Renée, et Marie Blanche, respectivement mère et filles, grand-mère et mère de l’auteur sont ici les héroïnes d’une histoire familiale mouvementée, aux multiples facettes ; deux héroïnes qui portent chacune leur part d’ombre et dont le destin, à y regarder de plus près n’a rien d’enviable. Si Jim Fergus, s’attache à romancer, au sens narratif du terme,  un part de lui-même, il semble également vouloir dénoncer les us et coutumes d’une certaine aristocratie de l’époque. Souvent, dans ces milieux -là, quand on grattait un peu la couche de vernis dont les générations successives s’enduisaient (comme on endossait une carapace pour se protéger et impressionner son monde), la sous-couche s’avérait infiniment moins reluisante.

La construction particulière de ce roman, permet au lecteur de souffler un peu au milieu des turpitudes qui semblent se transmettre dans cette famille. Elle donne également un certain allant pardonnant les quelques longueurs et détails intimes que j’ai souvent trouvés inutiles et sur lesquels l’auteur insistait un peu trop à mon goût.

Il n’empêche que ce livre est plaisant à bien des égards ; qu’il offre une belle parenthèse lorsque l’on s’y plonge. Il n’a pas  à mon sens la profondeur, ni le souffle épique de Mille femmes blanches, mais il confirme les talents de conteur de son auteur. 


Marie-Blanche, Jim Fergus
Cherche Midi, Mai 2011
610 pages


4ème de couverture :

1995, région des Grands Lacs. Jim Fergus rend visite à sa grand-mère, Renée, 96 ans. Fille d'aristocrates français désargentés, mariée trois fois, celle-ci a connu un destin hors du commun, qui l'a menée de son petit village natal de la région de Senlis jusqu'aux États-Unis, en passant par les sables de l'Égypte. D'un caractère entier, froide et tyrannique, elle a brisé la vie de sa famille, en particulier celle de sa propre fille, Marie-Blanche, la mère de Jim. Pour essayer de la comprendre, et peut-être de lui pardonner, celui-ci va tenter de retracer son parcours.

En parallèle, à travers le journal intime de sa mère, l'écrivain nous fait entrer dans l'intimité de celle-ci. Internée en 1966 dans un asile de Lausanne, Marie-Blanche se souvient de sa vie, commencée comme un conte de fées mais qui prit peu à peu des allures de tragédie.

Jim Fergus s'inspire ici de son histoire personnelle pour nous offrir une saga familiale bouleversante. À la façon de Dalva, de Jim Harrison, il inscrit l'intime dans l'Histoire et nous présente d'inoubliables portraits de femmes dans la tourmente. On retrouve surtout dans cette fresque qui s'étend sur un siècle et trois continents toute la puissance romanesque de l'auteur de Mille femmes blanches associée à une force d'émotion rare.

A propos de l’auteur :

Jim Fergus est né à Chicago en 1950 d’une mère française et d’un père américain. Il vit dans le Colorado. Journaliste réputé, il écrit des articles sur la gastronomie, la chasse, la pêche et la nature dans les magazines Newsweek, The Paris Review, Esquire sportmen, Outdoor Life, etc. Il est l'auteur de deux ouvrages consacrés à ses souvenirs, de chasse notamment, Espaces sauvages (A hunter's road), déjà considéré comme un classique dans le domaine de la littérature américaine et Mon Amérique, à paraître au cherche midi en 2013. Après son premier roman Mille femmes blanches (le cherche midi, 2000, vendu à près de 400 000 exemplaires en France, salué par l'ensemble de la critique américaine et dont les droits ont été achetés par Hollywood pour en faire une adaptation), La Fille sauvage (le cherche midi, 2004) et Marie Blanche (le cherche midi, 2011), Chrysis est son quatrième roman.


 Pour le challenge de Bianca.

Pour le challenge de Brize .

4 commentaires:

  1. C'est un auteur que je n'ai encore jamais lu mais je viens d'acheter son dernier roman Chrysis !

    RépondreSupprimer
  2. J'ai bien fait de m'arrêter à Mille femmes blanches. Cela fait des années que je l'ai lu et je me souviens encore de quelques passages. C'était une très grande histoire.

    RépondreSupprimer