jeudi 20 novembre 2014

Goat Mountain



J’avais adoré Sukkwan Island, et été déçue par Désolation ; La forme un peu particulière de Dernier jour sur terre m’avait un peu laissée en retrait tout en éveillant mon intérêt pour le sujet. Goat Mountain s’inspire encore de l’histoire familiale de l’auteur dont l’enfance a été visiblement marquée par les armes, et plus généralement par une certaine violence des rapports familiaux.
Trois générations d’hommes accompagnés d’un ami de la famille se retrouvent au milieu des bois de Goat Mountain pour ce qui s’apparente à un rite d’initiation : l’entrée du petit dernier de 11 ans dans la grande famille des chasseurs.

Raconté sous le point de vue du jeune garçon, ce huis clos à ciel ouvert va tourner au cauchemar, et devenir une véritable épreuve pour ce gamin confronté à la mort, la rudesse des hommes et à leurs instincts.

L’écriture s’en ressent ; si elle montre bien la réalité des choses et des hommes, elle n’en a pas pour autant perdu un certain lyrisme pour rappeler la majesté des lieux, et la suprématie de ce milieu naturel. Si l’on perçoit finement l’atmosphère étouffante, cette dernière est judicieusement compensée par le grand bol d’air que procure cette immersion au cœur de cette forêt qui gardera  sans doute à jamais le secret de cette partie de chasse, et de l’enfance perdue en ces lieux.

Sans être un coup de cœur, Goat Mountain, n’en est pas moins un roman percutant qui se lit avec intérêt,  plaisant et bien ancré dans le courant nature writting où il fait bon se plonger de temps à autre.

Goat Mountain, David Vann
Gallmeister, Septembre 2014
256 pages


4ème de couverture :

Automne 1978, nord de la Californie. C’est l’ouverture de la chasse sur les deux cent cinquante hectares du ranch de Goat Mountain où un garçon de onze ans, son père, son grand-père et un ami de la famille se retrouvent comme chaque année pour chasser. À leur arrivée, les quatre hommes aperçoivent au loin un braconnier qu’ils observent à travers la lunette de leur fusil. Le père invite son fils à tenir l’arme et à venir regarder. Et l’irréparable se produit. De cet instant figé découle l’éternité : les instincts primitifs se mesurent aux conséquences à vie, les croyances universelles se heurtent aux résonances des tragédies. Et le parcours initiatique du jeune garçon, abandonné à ses instincts sauvages, se poursuivra pendant plusieurs jours, entre chasse au gibier et chasse à l’homme.

A propos de l’auteur :



David Vann est né en 1966 sur l'île Adak, en Alaska, et y a passé une partie de son enfance avant de s'installer en Californie avec sa mère et sa sœur. Il a travaillé à l'écriture d'un premier roman pendant dix ans avant de rédiger en dix-sept jours, lors d'un voyage en mer, le livre qui deviendra Sukkwan Island. Pendant douze ans, il cherche sans succès à se faire publier aux États-Unis : aucun agent n'accepte de soumettre le manuscrit, jugé trop noir, à un éditeur. Ses difficultés à faire publier son livre le conduisent vers la mer : il gagnera sa vie en naviguant pendant plusieurs années dans les Caraïbes et en Méditerranée.

Après avoir traversé les États-Unis en char à voile et parcouru plus de 40 000 milles sur les océans, il échoue lors de sa tentative de tour du monde en solitaire sur un trimaran qu'il a dessiné et construit lui-même. En 2005, il publie A mile down, récit de son propre naufrage dans les Caraïbes lors de son voyage de noces quelques années plus tôt. Ce livre fait partie de la liste des best-sellers du Washington Post et du Los Angeles Times. Ce premier succès lui permet de gagner partiellement sa vie grâce à sa plume et il commence à enseigner. David Vann propose alors Sukkwan Island à un concours de nouvelles qu'il remporte et, en guise de prix, voit son livre publié en 2008 aux Presses de l'Université du Massachusetts. L'ouvrage est tiré à 800 exemplaires puis réimprimé à la suite de la parution d'une excellente critique dans le New York Times. Au total, ce sont pourtant moins de 3 000 exemplaires de cette édition qui seront distribués sur le marché américain.

Publié en France en janvier 2010, Sukkwan Island remporte immédiatement un immense succès. Il remporte le prix Médicis étranger et s'est vendu à plus de 230 000 exemplaires. Porté par son succès français, David Vann est aujourd'hui traduit en dix-huit langues dans plus de soixante pays. Une adaptation cinématographique par une société de production française est en cours.

David Vann est également l'auteur de Désolations, Impurs et de sept autres livres pour certains encore inédits aux États-Unis. Il partage aujourd'hui son temps entre la Nouvelle-Zélande où il vit et l'Angleterre où il enseigne tous les automnes la littérature.



3 commentaires:

  1. J'ai choisi ce livre aussi pour les matchs. Mais j'avoue avoir beaucoup de mal avec le style pour l'instant. J'espère que ça ira mieux en avançant dans ma lecture.

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