mardi 12 avril 2016

Nécropolis



New-York est la cité des morts !

Nécropolis n’est pas la dernière parution à la mode. En effet il a été publié pour la première fois en français en 1976, et, de ce fait, il demande de la part du lecteur qu’il se remette dans le contexte de l’époque ; à savoir une ville minée par le crime, l’insécurité, et au bord de la banqueroute ; une époque sans téléphone portable, ni internet…
Un roman vieillot, et ennuyeux  me direz-vous ? Pas du tout : un roman noir prenant qui ne comporte pas vraiment d’intrigue, une multitude de faits qui s’ajoutent pour former mais  une sorte de chronique au jour le jour qui  nous plonge dans le quotidien d’un institut de médecine légale d’une métropole.
 Suivons Paul Konig, médecin légiste de son état, chef de la morgue municipale. Il passe son temps au travail. Sa femme est décédée, il  préfère squatter son bureau, ou les chambres froides, que de regagner son domicile. C’est un vieux taciturne, usé, désabusé, lassé de la paperasse administrative.

Paul arrive au terme d’une carrière rondement menée. C’est une sommité en son domaine. Tout le monde le réclame.
Seulement, il est fatigué par de longues années de travail, par de nombreuses embrouilles et carambouilles au sein de son service ; et puis, sa fille chérie a disparue…..Konig est hanté par sa vie, ses remords, ses regrets. Ses pensées sont omniprésentes, elles habitent littéralement le travail de cet homme usé et tiraillé.

Entre les morts qui se succèdent, les rivalités professionnelles, et les soucis personnels de Konig, le lecteur ne verra pas le temps passer ; temps, il est vrai largement occupé à analyser, disséquer et reconstituer les cadavres. Herbert Lieberman a une plume très descriptive, le sens du détail.

De la multiplication  des enquêtes nait un tableau d’une ville en perdition, d’une faune humaine dont la noirceur n’effraie étonnamment pas le lecteur.

Nécropolis de Herbert Lieberman, traduit de l’américain par Maurice Rambaud chez seuil (1976), disponible en Points poche (Octobre 1995, 505 pages)

Herbert Lieberman , né en 1933 à New Rochelle, état de New-York est directeur de publication au Reader's Digest Book Club.

Il s'est d'abord fait connaître par des romans psychologiques, dans la pure tradition du roman policier anglais, avec, notamment, la Huitième case et la Maison près du marais.

Il devient ensuite le maître incontesté du grand «thriller» new-yorkais avec Nécropolis (Grand prix de littérature policière, 1977), La Traque, Trois heures du matin à New York, et du désormais célèbre La Nuit du solstice.

1 commentaire:

  1. figure toi , ca va peut être t'étonné, que j'ai mis longtemps avant de rentrer dans l'univers du polar. J'étais autrefois plutôt un grand consommateur de SF et c'est donc tardivement que je me suis intéressé aux littératures policières. Et c'est avec Necropolis que j'ai enfin reussi à être hapé par ce genre, et depuis, ben depuis tu connais la suite .... :)

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