lundi 23 mai 2016

Les putes voilées n'iront jamais au paradis



« La prostitution est un des fléaux qui gangrènent le pays à l’instar du chômage et de la drogue, alors qu’officiellement elle est prétendue inexistante. Morale des tartuffes. »

« Femme, vous ne disposez jamais de votre corps ni de votre vie dans ce pays. La loi vous l’interdit. »

Il est peu dire que les femmes n’ont pas la vie facile en Iran. La faute à un régime théocratique basé sur une application stricte et arbitraire d’une loi religieuse dont les mollahs sont souvent incapables de justifier par les textes. Cette société est incapable de venir à bout de ses tabous, et que bridée jusqu’à l’indicible, elle n’a pas trouvé d’autre moyens que de les vivre "sous le manteau", ou plus exactement "sous le tchador".

Dans ce pays puritain s’il en est, la vie d’une femme, tout comme son témoignage n’a pas de valeur, son corps d’une femme appartient d’abord et avant tout à son mari…Alors que la sexualité reste un tabou  de premier ordre, la prostitution est une pratique courante, mais…cachée !

Depuis quelque temps, dans une ville du nord de l’Iran, Mashhad, on retrouve régulièrement des corps de prostituées, assassinées, mutilées, défigurées. Tout le monde s’en moque ; ce sont des moins que rien, des renégats.
Chahdortt Djavann, dans son nouveau roman, fait parler ces voix d’outre –tombe, et les met en parallèle avec Zarah et Soudabeh deux amies d’enfance qui se perdent de vue, et dont on découvre la difficile vie de femme dans un pays qui ne les respecte guère.

Âme sensible s’abstenir.
Féministes fuyez ce livre…

Chahdortt Djavann ne s’entoure ni de précautions, ni effets de langage, pour, dans ce roman fait à la fois de fiction et de non fiction, nous parler d’un sujet douloureux, d’une hypocrisie d’état. Le propos est cru, l’humour aussi noir que les tchadors. Cela choque, cela remue, cela donne la nausée.
Les paroles de ces femmes  emmurées dans leur foulards   jusqu’à en devenir leur tombeau resteront longtemps ancrées en moi…

Je remercie chaleureusement les éditions grasset pour l'envoi de ce livre .

Les putes voilées n’iront jamais au paradis, Chahdortt Djavann, chez Grasset (Avril 2016, 205 pages)


Née en 1967 en Iran, Chahdortt Djavann grandit à Téhéran où elle vit avec sa mère et ses quatre frères et sœurs aînés. Son père, Pacha Khan, est emprisonné par le shah, après la révolution de 1979.

Très jeune, c’est l’exil: après être passée par Istanbul, elle atterrit à Paris en 1993. Ne parlant pas français, elle connait des conditions de vie difficile, enchaînant les jobs précaires, avant de rentrer à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales, où elle étudie l’anthropologie.

En 2002, elle publie son premier roman, "Je viens d’ailleurs"’ et raconte comment elle a gardé la tête haute. Un an plus tard, "Bas les voiles!" pamphlet s’élevant contre le port du voile, ici et ailleurs, lui vaut une notoriété subite.


Son dernier roman, "Les putes voilées n’iront jamais au Paradis!" est sorti en avril 2016 chez Grasset.

En 2003, elle reçoit le Grand prix de la Laïcité et en 2004 le Chevalier des arts et des lettres.


 Challenge Petit bac chez Enna : phrase (ligne 5)

3 commentaires:

  1. J'espère que ce livre va continuer d'être lu !

    RépondreSupprimer
  2. Oui, je l'ai acheté récemment suite au passage de l'auteur à La Grande Librairie

    RépondreSupprimer
  3. A lire donc ...mais trouver le bon moment pour...

    RépondreSupprimer