vendredi 24 juin 2016

La dernière frontière



« Mais ce peuple qui tenait tête à des évènements plus forts que lui, qui se battait inlassablement, même contre tout espoir, le stupéfiait. Murray n’arrivait pas à croire que les Indiens avaient un idéal de liberté et d’indépendance semblable à celui des Blancs.»

Nous sommes en 1878, les Cheyennes sont parqués en Oklahoma, loin des plaines du nord, leurre terre sacrée. C’est une décision gouvernementale qui leur a imposé cette situation dont ils ne veulent pas.

Peuple épris de liberté, et digne jusqu’à la moelle, les cheyennes, bravant la Loi, se mettent en route vers le nord. La confrontation avec les Blancs devient inévitable…

« Il vaut mieux parfois pour un peuple d’être mort qu’esclave. »

Howard Fast, fut un homme engagé. Il est logique qu’il s’intéresse à la question Indienne, dont il retrace ici, dans un ouvrage à la fois récit et roman, un des chapitres (méconnu, du reste) de l’histoire américaine.

Ce qui frappe c’est l’extraordinaire sentiment de liberté de ce peuple qui n’aura cessé au fil de sa lente agonie de résister pour préserver sa langue, sa culture, son mode de vie ; pour faire entendre une voix différente ; pour exister, tout simplement.

Les Blancs connaissent bien les Indiens ; ils savent ce qu’ils sont, et sont conscients de leur force, de leur symbiose avec la nature et les éléments. Mais aveugles, sourds, et loyal à un pouvoir central résolu à mater les minorités, ils s’engagent vers la violence.

Triste épisode –hélas pas le seul- de l’histoire d’un pays qui se dit attaché à des valeurs de liberté, et qui ne respecte pas les peuples qui les ont précédés et s’est acharné à réduire à néant.

Voilà un ouvrage instructif, passionnant, qui ne peut que forger le respect envers ces peuples libres, insoumis et dignes jusqu’à l’extrême.

La dernière frontière, de Howard Fast, traduit de l’anglais par Catherine de Palaminy, chez Gallmeister (Mai 2016, 310 pages) ; 1ère parution en français chez 10/18 (Janvier 1996)



Howard Melvin Fast (1914-2003) (pseudonyme E.V. Cunningham) est né dans une famille très pauvre.
Ses parents juifs russes ont fui leur pays pour échapper aux pogroms, les massacres de juifs en Russie. Pour aider sa famille, Howard est obligé de travailler dès l'âge de douze ans, mais s'adonne malgré tout à la lecture et s'engagera très tôt dans la voie de l'écriture.
Dès 1937, il devient un auteur à succès. Très engagé à gauche, il entre au parti communiste en 1945 et subira le McCarthysme jusqu'à être emprisonné quelques mois en 1950. En 1956, il quitte le parti communiste après la diffusion du rapport Khrouchtchev.
Après le succès de Spartacus, publié à compte d'auteur à cause de ses problèmes pour trouver un éditeur, et dès 1960, il écrit une série de douze romans policiers, sous le pseudo E.V. Cunningham, portant comme titre un prénom féminin.
Il obtient en France le Grand Prix de Littérature Policière pour Millie – La Poudre aux Yeux.
Howard Fast est mort en 2003, il reste de lui une œuvre majeure dont Spartacus, porté sur les écrans par Stanley Kubrick, L'Ange Déchu, Sylvia ou Mémoire d'un Rouge, son autobiographie.
Il est un des membres fondateurs du Mouvement mondial des partisans de la paix. A ce titre, il reçoit le Prix Staline international pour la paix en 1953.



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