dimanche 18 septembre 2016

La rage



Nous avions quitté le procureur Szacki après une enquête éprouvante  à Sandomierz au sud de Varsovie. Quatre ans plus tard, nous le retrouvons, cette fois au nord du pays, à Olsztyn, petite ville apparemment sans histoires, agrémentée de nombreux lacs et forte de son passé prussien. Notre procureur  n’est pas vaillant ; il démarre à tâtons une nouvelle  relation sentimentale alors qu’il peine à renouer le contact avec son ado de fille.
En petite forme notre procureur ; d’autant qu’un stagiaire pugnace et très à cheval sur le droit  ne le lâche pas d’une semelle. Pour l’enfoncer un peu plus, Szacki ne prend pas au sérieux une femme venue lui faire part, à mots couverts de violences conjugales sur sa personne, tandis qu’un étrange macchabée ne parvient pas à livrer tous ses mystères.
Le sujet est donc jeté : les violences domestiques dans une Pologne  encore jeune sur le long chemin de la démocratie .Pour la dernière aventure du procureur, Miloszewski ne se retourne pas sur le passé de son pays, mais au contraire s’inscrit dans un présent lourd et oppressant

On suit cette histoire, comme précédemment, sur un mode journalier. Tout y est disséqué et dépecé. Zygmunt  Miloszewski nous emmène au cœur d’une intrigue complexe, travaillée .Il nous tiendra en haleine jusqu’au dénouement qui surprendra. Il n’est pas particulièrement porté sur la précipitation ; il prend son temps pour installer ses personnages et les faits. L’atmosphère un peu grise,  et froide est particulièrement  bien rendue. Son écriture est soignée, et précise.
Il ne faut pas y chercher de super –héros, amis au contraire un procureur peu flamboyant, en perte de vitesse, tiraillé entre l’éthique et la rage qui l’anime au plus profond de lui.

Après Un fond de vérité que j’avais lu avec beaucoup de plaisir, la rage confirme un auteur talentueux qui donne à ses lecteurs (et lectrices) du polar différent et dépaysant où il fait bon se faire manipuler de temps à autre !

Un grand merci à Muriel pour sa gentillesse .

La rage de Zygmunt Miloszewski, traduit du polonais par Kamil Barbaski, aux éditions fleuve noir (Septembre 2016, 540 pages)


Zygmunt Miloszewski est né à Varsovie en 1976. Écrivain, journaliste et scénariste, il publie en 2005 son premier roman d’horreur, Interphone, très remarqué par la critique, puis il enchaîne les succès, notamment avec la trilogie mettant en scène le procureur Szacki. Récompensé par plusieurs prix dans son pays, il a été finaliste en France du Grand Prix des lectrices de ELLE, du prix du Polar à Cognac, et du prix du Polar européen du Point. Après Les Impliqués (Mirobole) et Un fond de vérité (Mirobole), La Rage est son premier roman à paraître chez Fleuve Éditions.


1 commentaire:

  1. Il me semble avoir "Un fond de vérité" sur mon étagère à lire... Donc de la lecture en plus !

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