A
premier abord, il peut faire peur…700 pages, ça n’est pas rien. Mais quand votre
libraire préféré vous aimante avec un de ses petits billets dont il a le secret….impossible
de résister. Restait juste à trouver le bon moment pour le lire : trop
gros pour la plage, ou pour le train !
Ce sera donc chez soi, bien calée, à la
faveur de journées mornes et pluvieuses !
Tout
cela commence dans l’Italie profonde, et
misérable, en 1906. Cetta est une petite fille que sa mère estropie volontairement,
en lui disant « Toi, tu n’auras jamais un bâtard dans le ventre ! »
Que nenni….
Cetta
bien décidée à offrir à son petit blondinet une autre vie quitte l’Italie pour
New-York, fermant ainsi les yeux sur les humiliations, gagner une place et
faire la traversée. Cetta est avant tout
une femme libre, décidée à le restée quel qu’en soit le prix.
Nous
retrouverons Cetta dans le New-York des années vingt prête à tout pour offrir à
son fils, devenu entre-temps Christmas
car plus américain aux yeux de cette mère aimante à l’extrême. Christmas épouse
son époque ; il rêve d’intégrer un gang, de jouer aux mauvais garçons. Il
s’éprend aussi d’une belle jeune fille, mais trop bien pour lui, trop riche,
mais indéfectiblement liés l’un à l’autre par un terrible évènement.
Luca
Di Flavio nous entraine en usant (dans la première partie du moins) du flash-back
dans une ville bouillonnante en pleine expansion, en pleine évolution ;
une ville marquée par une immigration qui la façonne au fil des années, et une
ville qui voit se développer les théâtres, la radio. Une ville qu’il faut aussi
associer à Los Angeles qui voir naître son industrie cinématographique, ainsi
que toutes ses dérives….
Ce
roman a d’ailleurs une écriture assez cinématographique, et qui de fait le rend
si agréable à lire, et je dirais même addictif. Car en effet, il est assez
difficile de s’en extraire une fois dedans.
On
y croise des souteneurs, des trafiquants, des gosses plein de rêves, une mère
courage pleine d’espoir, des casseurs de grèves, des tordus jusqu’à la moelle.
On s’attache à certains, tandis qu’on en
déteste d’autres. Ce livre raconte les hommes, les lieux, une certaine idée de
l’Amérique. Un livre riche dans lequel
chacun pourra y trouver son bonheur.
Le
gang des rêves, de Luca Di Fulvio, traduit de l’italien par Elsa Damien, chez
Slatkine&Cie (Juin 2016, 720 pages), disponible en poche chez Pocket
(Mai 2017, 864 pages)
Luca
Di Fulvio
est un écrivain italien né en 1957 .
Son
premier roman, Zelter, a été publié en 1996 à Zelig: c'est une histoire de
vampires.
Son
deuxième roman, L’Empailleur (L'impagliatore, 2000), est un thriller qui est
adapté au cinéma en 2004 par Eros Puglielli sous le titre Ochi di cristallo.
Les droits cinématographiques de son roman L'échelle de Dionysos (La scala di
Dioniso, 2006), dont il a aussi écrit le scénario, sont vendus avant même la
parution du livre en librairie.
Le titre, la couverture, 700 pages... a priori je suis rebutée. Puis ton billet m'intrigue et me donne une grande envie de le découvrir.
RépondreSupprimerJe l'ai lu il y a quelques mois, je ne me suis toujours pas remise de ma lecture. Monumental! Un véritable coup de coeur!
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