mardi 9 mai 2017

Le gang des rêves



A premier abord, il peut faire peur…700 pages, ça n’est pas rien. Mais quand votre libraire préféré vous aimante avec un de ses petits billets dont il a le secret….impossible de résister. Restait juste à trouver le bon moment pour le lire : trop gros pour la plage, ou pour le train !
Ce sera donc chez soi, bien calée, à la faveur de journées mornes et pluvieuses !

Tout cela commence dans l’Italie profonde,  et misérable, en 1906. Cetta est une petite fille que sa mère estropie volontairement, en lui disant  « Toi, tu n’auras jamais un bâtard dans le ventre ! » Que nenni….

Cetta bien décidée à offrir à son petit blondinet une autre vie quitte l’Italie pour New-York, fermant ainsi les yeux sur les humiliations, gagner une place et faire la  traversée. Cetta est avant tout une femme libre, décidée à le restée quel qu’en soit le prix.

Nous retrouverons Cetta dans le New-York des années vingt prête à tout pour offrir à son fils, devenu entre-temps  Christmas car plus américain aux yeux de cette mère aimante à l’extrême. Christmas épouse son époque ; il rêve d’intégrer un gang, de jouer aux mauvais garçons. Il s’éprend aussi d’une belle jeune fille, mais trop bien pour lui, trop riche, mais indéfectiblement liés l’un à l’autre par un terrible évènement.

Luca Di Flavio nous entraine en usant (dans la première partie du moins) du flash-back dans une ville bouillonnante en pleine expansion, en pleine évolution ; une ville marquée par une immigration qui la façonne au fil des années, et une ville qui voit se développer les théâtres, la radio. Une ville qu’il faut aussi associer à Los Angeles qui voir naître son industrie cinématographique, ainsi que toutes ses dérives….

Ce roman a d’ailleurs une écriture assez cinématographique, et qui de fait le rend si agréable à lire, et je dirais même addictif. Car en effet, il est assez difficile de s’en extraire une fois dedans.

On y croise des souteneurs, des trafiquants, des gosses plein de rêves, une mère courage pleine d’espoir, des casseurs de grèves, des tordus jusqu’à la moelle. On s’attache à certains, tandis  qu’on en déteste d’autres. Ce livre raconte les hommes, les lieux, une certaine idée de l’Amérique. Un livre riche  dans lequel chacun pourra y trouver son bonheur.

Le gang des rêves, de Luca Di Fulvio, traduit de l’italien par Elsa Damien, chez Slatkine&Cie (Juin 2016, 720 pages), disponible en poche chez Pocket (Mai  2017, 864 pages)


Luca Di Fulvio est un écrivain italien né en 1957 .
Son premier roman, Zelter, a été publié en 1996 à Zelig: c'est une histoire de vampires.

Son deuxième roman, L’Empailleur (L'impagliatore, 2000), est un thriller qui est adapté au cinéma en 2004 par Eros Puglielli sous le titre Ochi di cristallo. Les droits cinématographiques de son roman L'échelle de Dionysos (La scala di Dioniso, 2006), dont il a aussi écrit le scénario, sont vendus avant même la parution du livre en librairie.

2 commentaires:

  1. Le titre, la couverture, 700 pages... a priori je suis rebutée. Puis ton billet m'intrigue et me donne une grande envie de le découvrir.

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  2. Je l'ai lu il y a quelques mois, je ne me suis toujours pas remise de ma lecture. Monumental! Un véritable coup de coeur!

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