jeudi 17 août 2017

Gabriëlle



Ecrite à quatre mains, cette biographie nous fait découvrir la destinée d’une femme en avance sur son temps, femme libre et anti -conventionnelle, et arrière-grand-mère des sœurs Berest.
Gabriëlle Buffet a mené des études de composition musicale, qui en ce temps -là demandait caractère et témérité pour les envisager. Cette modernité, d’esprit, ce féminisme qui ne dit pas encore son nom n’est que le début d’une vie hors norme vécue aux côté puis en parallèle avec le peintre Francis Picabia. Ce dernier emporte dans son sillage Picasso, Marcel Duchamp, Apollinaire. Nous sommes au début du siècle dernier, la vie artistique est en plein renouveau.

Les sœurs Berest signent non seulement une belle biographie familiale, mais aussi un tableau vivant de ce qu’a été la vie artistique au sens large à cette époque. Elles montrent notamment comment s’articulaient les relations entre les artistes de disciplines variées.

Dans un style alerte, vivant, les sœurs Berest, s’amusent, en fin de chapitre à confronter leurs impressions, leurs sentiments, et nous font partager leur questionnement autour du personnage principal, leurs échanges tout au long de la rédaction de leur ouvrage. Elles sont présentes, mais juste ce qu’il faut, ne s’imposent pas au lecteur qui peut ainsi cheminer avec Gabriëlle et Francis.

J’ai beaucoup apprécié cet ouvrage tant sur la forme pour les raisons évoquées précédemment, que sur le fond pour lequel j’ai perçu un gros travail de recherche.
En outre, j’ai aimé l’implication affective discrète mais profonde des sœurs Berest dans l’évocation de cette arrière-grand-mère qu’elles n’ont jamais connue, et à laquelle elles rendent un vibrant hommage.

Document faisant partie de la sélection du jury d’octobre pour le grand prix des lectrices Elle 2018 dont je fais partie.

Gabriëlle, de Claire et Anne Berest, chez Stock (Aout 2017, 450 pages)


Claire Berest publie son premier roman, Mikado, à 27 ans. Suivront deux autres romans : L’Orchestre vide et Bellevue (Stock, 2016) et deux essais : La Lutte des classes, pourquoi j’ai démissionné de l’Éducation nationale, et Enfants perdus, enquête à la brigade des mineurs, sorti en poche en 2015.
Avant de devenir écrivain, Anne Berest a dirigé la revue du Théâtre du Rond-Point. Elle publie son premier roman en 2010, La Fille de son père. Suivent Les Patriarches (Grasset, 2012), Sagan 1954 (Stock, 2014) et Recherche femme parfaite (Grasset, 2015). Elle est aussi le co-auteur du best-seller How to be Parisian wherever you are, traduit dans plus de trente-cinq langues.



1 commentaire:

  1. Je pense qu'il passera la selection et que j'aurais l'occasion de le lire

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