dimanche 25 février 2018

Une longue impatience



Stabat Mater dolorosa….

Plongée dans la lecture de ce doux et douloureux roman, il m’arrive en tête cette magnifique pièce liturgique qu’est le Stabat Mater.

Anne (prénom hautement symbolique, puisque celui de la mère de Marie) est cette femme droite  et digne dans sa douleur. Son fils a quitté le domicile familial après une énième dispute avec son beau-père ; la dispute de trop ; le coup de trop ; le mot de trop.
Louis muni un billet sans retour est parti, loin…

Anne l’attend, chaque jour. Anne lui écrit, lui raconte sa vie sans lui, son amour. Anne lui parle des plats qu’il aime et qu’elle lui fera pour son retour.
Anne prépare le retour de son fils bien-aimé
Anne attend
Anne s’étiole
Anne s’effiloche
Anne ne dit rien
Anne fait comme si de rien n’était ; s’occuper des deux autres enfants qu’elle a eus avec Etienne épousé une après la mort d’Yvon.
Anne ne parle pas de Louis .Louis est au fond de son cœur, au fond de ses tripes. Louis habite Anne qui n’en dira rien.
Anne attend, encore et toujours.
Anne espère…

Roman douloureux et doux ; roman d’une infinie tendresse et d’une sensibilité extrême qui ne peut laisser indifférent, qui m’a laissée sans voix, dont la fin m’a serrée le cœur.
Roman sans niaiserie, ni pleurnicherie, dont la pudeur et la simplicité des mots suffisent à plonger le lecteur en empathie avec Anne, et à lui prendre la main, discrètement pour l’accompagner dans sa douleur.

Un texte magnifique, comme on en lit rarement....

L’avis de Jostein, aussi enthousiaste que moi !

Une longue impatience de Gaëlle Josse, aux éditions Noir sur blanc (Janvier 2018, 190 pages)


Après des études de droit, de journalisme, de psychologie et quelques années passées en Nouvelle-Calédonie, Gaëlle Josse travaille à Paris comme rédactrice dans un magazine et vit en région parisienne.

Son premier roman, "Les heures silencieuses" (Prix Lavinal, Prix "Peindre en Provence", Prix du Marais, finaliste du Prix Orange 2011), est paru en janvier 2010 aux Éditions Autrement.

Suivront "Nos vies désaccordées", qui obtient le Prix Alain-Fournier 2013 et le Prix national de l'Audiolecture 2013 et" Noces de neige" en 2013.

En 2015, elle est finaliste du Prix des libraires et lauréate du Prix de littérature de l'Union Européenne, du Prix de l'Académie de Bretagne et de nombreux prix de médiathèques pour son roman "Le dernier gardien d'Ellis Island" (Noir sur Blanc).

En 2016, elle publie "L'ombre de nos nuits" et est marraine du prix littéraire des jeunes Européens. Une longue impatience esr son dernier roman (2018)

3 commentaires:

  1. Il me tente vraiment beaucoup celui-là !
    Les coups de coeur se multiplient sur la blogo.

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  2. Incroyable ce roman, n’est-ce pas?
    Si il avait été proposé dans les lectures Elle, je lui mettais 20.

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    1. Mais nous n'avons pas eu de lectures comme cela...hélas !!!

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