mercredi 2 mai 2018

Le fils de Bakounine


Voilà un livre présent dans ma pile depuis presque dix ans. Il me semble m’avoir acheté uniquement parce que j’en avais entendu dire du bien dans une de mes lectures du moment dont le nom m’a depuis longtemps échappé …

Bref, puisque que de temps en temps, il est bon d’exhumer les vieilleries,  me voilà donc avec ce livre dans les mains. Il est court, il occupera un après-midi avant de m’intéresser à un poids lourd de la rentrée…

Nous sommes en Sardaigne, à une époque indéfinie. Une femme parle à son fils (ou sa fille), et évoque Tullio Saba, celui que l’on surnomme le fils de Bakounine ; cet homme dont finalement on ne sait que fort peu de chose.

« Va à Guspini, les Guspinois ont une bonne mémoire, c’est un des leurs, ils savent tout, si tu le demandes, ils te raconteront. Et tu découvriras ce qui reste d’un homme, après sa mort, dans la mémoire et les paroles d’autrui. Peut-être cessera- t-il de venir en rêve me faire des reproches. »

Ainsi, au fil des chapitres, tous relativement courts, les narrateurs ou narratrices se succèdent pour ‘’raconter’’ ce qui fût le fils de Bakounine, au hasard des anecdotes, ou au contraire des faits de vie plus consistant.

Le moins que je puisse dire, c’est que ce court roman est déroutant ; dans sa construction, dans son anonymat  et son absence de temporalité. Il ne fait aucun doute que tout cela est tout à fait volontaire de la part de l’auteur. Sans doute avait-il ses raisons ; ou était-ce tout simplement son style…

Je ne peux pas dire que je ‘ai pas apprécié ce roman ; aussi déroutant qu’il soit, il n’en reste pas moins agréable.
Mais que m’en restera-t-il à plus ou moins court terme ? Peu de chose, je le crains. Il est assez emblématique de sa maison d’éditions originale, belle maison du reste, qui publie peu, mais de qualité, mais surtout avec une bonne dose d’originalité, qui ici sans me déplaire, ne m’aura pas touché outre mesure.

Le fils de Bakounine de Sergio Atzeni, traduit de l’italien par Marc Porcu, aux éditions de la fosse aux ours (Février 2000,125 pages), disponible en poche chez Phébus Libretto (Mai 2001,125 pages)


Sergio Atzeni (1952-1995) est un écrivain, journaliste et traducteur italien.

Il est mort prématurément à l’âge de quarante-trois ans, emporté par une vague, alors qu’il contemplait une tempête. La critique avait salué dès la publication du Fils de Bakounine un écrivain de talent, au seuil d’une oeuvre majeure.

Son travail est souvent cité comme la source d'une nouvelle littérature sarde dite Nouvelle Vague littéraire sarde, qui est maintenant répandue en Italie et en Europe.

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