jeudi 28 juin 2018

Qaanaaq


On a eu le polar nordique écrit par les nordiques, logique
On a eu le polar lapon écrit par un  connaisseur de la Laponie, rien à redire
Désormais on a le polar groenlandais écrit par un français, en tout cas francophone qui écrit sous un pseudo à consonance danoise, mais dont on ne sait rien d’autre à part qu’il est connus sous ne autre identité, mais rien de plus….

Qaanaaq est un flic danois expérimenté. Son port d’attache est Copenhague. Et cela ne l’enchante guère de devoir partir au Groenland pour aider ses collègues sur une affaire pour le moins étrange. En effet, plusieurs ouvriers étrangers travaillant sur des plateformes pétrolières sont retrouvés le corps massacré par ce qui semble être un ours…. Bizarre, comme c’est bizarre…d’autant le gros nounours en question semble avoir des facultés hors norme…

Qaanaak arrive dans la capitale de ce territoire danois, mais bénéficiant d’une large autonomie, et dont les prochaines élections locales doivent décider de son avenir. Le climat politique, et social est tendu.
Ajoutons à ce décor, un sous- sol et des fond marins riches en hydrocarbures dont l’exploitation attire la gourmandise des grandes compagnies, mais ne réjouit pas les autochtones, jaloux de leur environnement et de la jouissance de leurs richesses.

A ce niveau, l’affaire n’a rien de simple. Or, comme si cela ne suffisait pas, nous sommes en présence d’un personnage, Qaanaaq dont le passé et les origines nous sont dévoilés au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête.

Dans ce décor blanc, glacial, immobile et privé de lumière, Mo Malo nous entraine dans une enquête à multiples entrées peuplée de personnages atypiques, complexes, corrompus, calculateurs au beau milieu d’un peuple plus préoccupé par sa survie et celle de leur terre que par les calculs politiciens qui les dépasse.

Si vous souhaitez un polar qui remue et ne traine pas, passez votre chemin. Il faut savoir prendre son temps pour apprivoiser ce roman. Les choses ne vont pas de soi. Qaanaaq n’est pas le livre que l’on dévore goulument. Il faut accepter de le poser de temps à autre, pour mieux y revenir, et finalement parvenir à intégrer son rythme et s’habituer à ces gens venus du froid et à leur culture si différente.

Je remercie Anne et Arnaud pour leur confiance

Qaanaaq de Mo Malo aux éditions de la Martinière (Mai 2018, 496 pages)


Mo Malø est l’auteur de nombreux ouvrages, sous d’autres identités. Il vit en France. Qaanaaq est son premier roman policier.

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