«Un jour, il m’a envoyé une musique. Elle a changé ma vie. Depuis, je lui écris souvent. Quand ça lui chante, il me répond, lors d'un concert, dans un aéroport, au coin d'une rue, toujours surprenant, toujours fulgurant. Il est devenu mon maître de sagesse, m'enseignant des choses si rares, l'émerveillement, la douceur, la sérénité, la joie.»
Voilà un livre sans prétention, qui se lit en un rien de temps, et qui s écoute.
A la manière d’une correspondance fictive Eric-Emmanuel Schmitt d’adresse à Mozart, lui adressant une sorte de panégyrique, qui bien que débordant parfois, et cela peut lasser le lecteur, démontre que rien n’est écrit d’avance, et qu’une rencontre peut tout changer.
Alors adolescent, malhabile dans ses vêtements d’enfant qu’il quitte et pas encore habitué au costume de l’adulte qu’il a déjà endossé, l’auteur confie avoir été un jour touché par la grâce de la musique de Mozart, et en particulier par la voix et les tourments de la comtesse, et d’avoir été guéri de tout.
Un homme fend l’armure, nous confie ses peines, expose ses failles. C’est touchant de sincérité et de sensibilité, sans dramatisation, ni pathos dégoulinant.
La musique peut-elle guérir ? Vaste débat dans lequel je ne me risque pas. Assurément elle apaise, console, émerveille, éveille, sensibilise. Eric-Emmanuel Schmitt, à partir de cet exemple concret, pose une définition de l’Art quel qu’il soit, d’où qu’il vienne qui est celle d’élever l’Humain.
Un passage du livre m’a particulièrement amusée et émue : celui des chats Mozartiens…..J’ai eu deux chats, tous deux de fins mélomanes. Le premier avait les moustaches qui vibraient au son du violon, le second était plus éclectique. Tous deux savaient manifester leur satisfaction, ou leur rejet d’une musique……..
Avec le livre, était proposé un disque d’extraits choisis d’œuvres de Mozart. Libre à chacun de l’écouter, ou pas. Pour ma part, préférant une œuvre entière à un extrait, et préférant la musique instrumentale quand je lis, j’ai établi ma propre programmation :
Concertos pour piano n° 9, 20 ,23
Grande Messe en Ut mineur
Concertos pour flute n°1, et pour clarinette
"Lorsque la soprano s’arrêta, il y eu un silence presque aussi émouvant que le chant, un silence qui, certainement, était encore de Mozart……" p19
Qui n’a jamais entendu et savouré jusqu’à la dernière note dans le calme d’une église, la Grande Messe en ut, ne mesure pas tout à fait la portée de cette phrase ; et pourtant, c’est véridique.
il faut que je le lise ;)
RépondreSupprimerMoi aussi!
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