Jim Harrison ; Seule la terre est éternelle

 

Jim Harrison tient une place à part dans le monde littéraire américain. Jim, c’est une  ‶gueule‶, une dégaine ! Mais, c’est avant tout Dalva, son grand roman, par lequel comme Busnel, j’ai fait la découverte de Jim Harrison. Busnel a lié avec lui une relation spéciale, et lui a consacré de nombreux documentaires, en particulier ses célèbres et superbes carnets de route. Peu de temps avant la mort de l’écrivain, il est parvenu à le filmer, l’écouter, chez lui, avec ses amis de toujours, Jim Fergus notamment. Tout cela est devenu un merveilleux film, dont ce livre est à la fois le prolongement et le complément.

Busnel s’attache en premier lieu à expliquer son Jim, ce qu’il représente pour lui, comment l’a-t-il rencontré, ce qu’il lui a appris. Busnel explique également la genèse du film, puis du livre. L’homme qu’est Jim est au cœur de cet ouvrage au même titre que son environnement pour lequel il s’est battu tout au long d’une vie qu’il a consumé par les deux bouts, tel un boulimique de la vie de toutes ses bonnes choses, comme de des moins bonnes. Jim est un tout, un excessif, un écorché vif, un homme profond, talentueux, un marginal attachant.

En second lieu, Busnel nous propose une anthologie toute subjective du ‶propos Harissonien″, tirée de son abondante bibliographie présentée en fin d’ouvrage.

Enfin, la troisième partie, est une évocation, d’un retour sur les lieux, en forme de road trip, entre les deux tanières de Jim, reliant le Montana à sa ″Casita‶ du Nevada où il s’est éteint. Une sorte de chemin des écoliers, que Busnel et ses compères cameramen ont emprunté sur les routes de l’ouest à l’écart des touristes .

Pour ceux qui ont vu le film, et se sont régalés avec l’épaule de porc, la recette est ici dévoilée…un plat typiquement Harissonien, et bien arrosé comme il se doit !

Un bel ouvrage, bien équilibré entre le texte sobre et soigné, et la photographie , qui m’a donné envie de revenir à l’œuvre de Jim Harrison. Jim valait bien l’hommage qui lui est ici rendu !

Jim Harrison , seule la terre est éternelle de François Busnel, aux éditions Gallimard (Novembre 2022, 260 pages)

 

Patagonie et Terre de feu

Pour peu que l’on se donne la peine de chercher un peu, nos médiathèques regorgent de trésors plus ou moins cachés ; des livres, de Beaux Livres, bien anciens attendent toujours des fêlées comme moi obéissant à leur lubie du moment.

La mienne se situe bien loin, mais occupe pleinement mon esprit, ma curiosité.

Ce gros volume est entièrement consacré à l’extrême sud de l’Amérique, le bout du monde, dernière terre habitée avant le paradis blanc.

Richard Mas s’est principalement intéressé à la Patagonie chilienne « pour la diversité de ses paysages et le parfum d’aventure de la mythique Carretera australe », sans pour autant omettre le versant argentin.

Après quelques rappels historiques à propos de son peuplement, des grandes découvertes et de son développement économique, Richard Mas laisse parler les images d’abord en Patagonie occidentale, puis en Terre de feu.

Ce bout du monde a toujours fasciné les hommes ; il attire autant les vrais aventuriers que les explorateurs en herbe dont celle qui rédige ces quelques lignes. A feuilleter ce livre, on comprend pourquoi : nature à la merci des éléments, l’eau et la glace enchevêtrées à la cordillère des Andes qui se meurt, la force et la chaleur des hommes que rien ne rebute….

Ce livre est un régal pour les yeux ; il serait dommage de l’ignorer si un jour vous croisez son chemin !

Patagonie et Terre de feu, texte et photographies de Richard Mas aux éditions Georges Naef (2003,225 pages)

Photographe indépendant, spécialisé dans les thématiques de l’eau et de l’environnement, Richard Mas utilise son appareil pour explorer la vie et ainsi témoigner de la condition humaine dans les différentes parties du globe.

Chili

Bien en évidence au rayon voyage de mon libraire préféré, cet album me faisait de l’œil depuis quelques mois ; allez donc savoir pourquoi….

C’est en sa compagnie que je termine l’année ; pour m’évader et rêver, préparer, anticiper, me projeter ; pour m’imprégner de beau, tout simplement.

Voilà un recueil de photographies qui a du poids ; au propre comme au figuré. Très peu de texte en effet (les quelques légendes et présentations des différentes régions sont multilingues), près de 500 photographies composent ce livre qui présente ce pays à la forme singulière aux multiples facettes du nord au sud, région par région. Du désert d’Atacama jusqu’aux terres australes, en passant par Rapa Nui (autre nom de l’île de Pâques), Chiloé et Robinson Crusoé, nous découvrons l’infinie variété de paysages.

L’homme n’a pas sa place ici ; la nature est reine. Nous voyageons à travers les parcs nationaux à la découverte de la faune et la flore, des volcans plus nombreux et actifs ici qu’ailleurs, du désert, des glaces et des lacs.

Toutes ces merveilles font rêver, me font rêver. C’est mon projet pour l’année qui vient…

Chili, aux éditions Place des Victoires (Août 2018,480 pages)