dimanche 4 juin 2023

Autant en emporte le vent

 


Cela fait environ une bonne trentaine d’année que je suis tombée sou le charme du roman, puis du film, vu un certain nombre de fois.

Cela étant, j’avais très envie de le relire alors que les éditions Gallmeister livrent une tout nouvelle traduction. Pour être honnête, je n’ai pas beaucoup de souvenirs précis de la qualité de la traduction que j’ai lue il y a longtemps ; seule l’histoire m’est restée très précise.

Aussi, je me suis attardée sur la qualité de l’écriture, et le niveau de traduction. L’ensemble m’a donnée une impression de grande modernité sans pour autant sacrifier la dimension historique de l’œuvre. Josette Chicheportiche a eu l’intelligence de coller à l’époque, de respecter le niveau linguistique des personnages sans pour autant que cela tombe dans la caricature.

Les esprits chagrins se poseront la question de la pertinence de retraduire une œuvre notoirement raciste. Car, oui, ce livre, écrit en 1936 par une descendante de sudiste est incontestablement raciste.

Autant en emporte le vent est également un roman féministe. Scarlet a bien des défauts, mais c’est aussi une femme qui bouscule les us et coutumes de l’époque et du vieux sud.

J’ai pris un immense plaisir à relire cet opus délicieusement romanesque qui foisonne de personnages auxquels on s’attache très vite, malgré leurs défauts, leurs travers, leurs pensées décadentes. Je suis heureuse de pouvoir à nouveau l’offrir à ma bibliothèque puisque j’en avais depuis longtemps égaré la précédente version.

Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell, traduit de l’américain par Josette Chicheportiche, aux éditions Gallmeister (Juin 2020, 2 tomes, 1410 pages) ; première parution en français en 1939.

Margaret Munnerlyn Mitchell (1900-1939) est une écrivaine américaine.

Née dans une famille sudiste aisée, elle grandit bercée par les récits des anciens confédérés sur la Guerre civile américaine. Son père est un riche avocat, et sa mère, une militante féministe suffragette.

Tout le long de son enfance, elle écrivit des nouvelles et des pièces de théâtre. En 1916, âgée d'à peine 16 ans, elle écrit un premier roman, "Lausen disparue" (Last Laysen).

Elle suit ses études d'abord à Atlanta, puis au Smith College à Northampton (Massachusetts), où elle commence la médecine en 1918. La même année, elle est bouleversée lorsqu'elle apprend que son fiancé, Clifford Henry, est mort pendant la Première Guerre mondiale. La mort de sa mère, victime de l'épidémie de "grippe espagnole" en 1919, change l'orientation de sa vie en la ramenant au foyer auprès de son père et de son frère.

 

Elle se lance dans le journalisme et collabore à partir de 1922 à l'Atlanta Journal et au Sunday Magazine où elle signe ses articles Peggy Mitchell.

Elle doit cependant composer avec une vie sentimentale tumultueuse, partagée entre deux hommes qu'elle aime et qu'elle finira par épouser à deux ans d'intervalle. Elle épouse en premières noces Red Upshaw, mais ils divorcent en 1924, et elle se remarie à John Marsh en 1925.

En 1926, elle se casse la cheville et abandonne le métier. Elle s'ennuie chez elle, jusqu'à ce que son époux lui conseille d'écrire un livre pour s'occuper.

En 1936, après dix années d'un travail laborieux, dont trois d'écriture, elle met un point final à l’œuvre qui la rendra célèbre dans le monde entier, "Autant en emporte le vent" (Gone with the wind), à la fois grande fresque historique sur la société des États sudistes et roman d'amour.

Le succès du livre est foudroyant. Il est rapidement traduit dans une vingtaine de langues, se vend à des millions d'exemplaires dans le monde entier et obtient le prix Pulitzer 1937.

En 1939, Victor Fleming réalise une adaptation cinématographique, avec Clark Gable et Vivien Leigh dans les rôles principaux. À la 12e cérémonie des Oscars, attribués le 29 février 1940, le film remporte 8 trophées avec 13 nominations et accentue encore la popularité du livre.

Le 11 août 1949, alors qu'elle traverse avec son mari une rue d'Atlanta, elle est percutée par une voiture. Elle décède cinq jours plus tard, à l’âge de 49 ans.

 

Ouvrage qui représente L'état de Géorgie du challenge 1 année avec les éditions Gallmeister, et qui rentre dans le thème Girl power .

mardi 30 mai 2023

Le silence

Cela faisait six ans que Dennis Lehane n’a pas publié, sans doute occupé à l’écriture de scénario. Il me tardait de le retrouver, depuis Un pays à l’aube, je suis une inconditionnelle.

Ce nouvel opus ne m’a pas déçue.

Résolument noir, et sans grand espoir, il nous plonge dans les années 70 à Boston, siège de violentes contestations, parce la ville, dans un objectif de casser la ségrégation raciale, décide de transplanter d’un quartier à l’autre les enfants des écoles. Autrement dit, personne ne voit cela d’un bon œil, les blancs comme les noirs.

La ville est une vraie cocotte-minute.

Mary Pat, est une irlandaise au caractère bien trempé, dure au mal n’hésitant jamais à donner le coup de poing quand on lui marche un peu trop sur les orteils. Mary Pat en a vu d’autres ; veuve et séparée, elle a perdu un fils d’une overdose. Alors quand sa fille adorée, Jules, disparait, c’est elle qui va se charger de mener l’enquête. Les portes se referment derrière elle. Elle se tourne vers le caïd du coin, et ce n’est pas forcément une bonne idée. D’autant plus, qu’au cours de la même soirée, un jeune noir est retrouvé mort sur les rails du métro….

Ce nouveau Lehane n’a rien d’une promenade de santé. Il se passe il y a quarante ans, mais cela pourrait très bien être aujourd’hui, car au fond, rien n’a vraiment changé. Mais si le racisme est au cœur de cette histoire, il y est également question du dernier combat d’une mère en colère qui n’a plus rien à perdre. Mary Pat est une sacrée bonne femme, et Dennis Lehane va nous le prouver jusqu’aux dernière pages de ce roman, portait à la fois féroce, et attachant d’une femme que l’on n’oubliera pas de sitôt ! Il se murmure que c’est le dernier roman de Lehane, j’espère que ce n’est qu’une fausse rumeur ; d’autant qu’il vient juste de rejoindre les éditions Gallmeister !

Le silence de Dennis Lehane, traduit de l’américain par François Happe, aux éditions Gallmeister (Avril 2023, 445 pages).

Dennis Lehane est un écrivain américain d'origine irlandaise né à Boston, auteur de romans policiers.

Après des études à Boston (ville récurrente de ses romans noirs), il part à l'Université internationale de Floride pour étudier l'écriture créative. Tout en écrivant son premier livre, "Un dernier verre avant la guerre" (A Drink Before the War, 1994), il vit de métiers divers (livreur, libraire, chauffeur). Ancien éducateur travaillant pour la défense de l'enfance maltraitée, ce thème reste très présent dans ses œuvres.

Il a publié une cinquantaine d'ouvrages dont les bestsellers "Gone, Baby, Gone" (1998) ou encore "Ténèbres, prenez-moi la main" (Darkness, Take My Hand, 1996). "Mystic River" (2001) a remporté un Massachusetts Book Award ainsi que le Prix Mystère de la Critique 2003 (roman étranger). Son adaptation cinématographique, réalisée par Clint Eastwood en 2003, a remporté le César du meilleur film étranger ainsi que deux Oscars.

Après Clint Eastwood, c'est un autre acteur, Ben Affleck, qui se lance pour sa première réalisation dans l'adaptation de "Gone, Baby, Gone". A sa sortie (2007), le film est un joli succès critique.

"Shutter Island" (2003) a inspiré le film de même titre, réalisé par Martin Scorsese, avec Leonardo DiCaprio, en 2009. Le roman a fait l'objet d'une adaptation en bande dessinée par Christian De Metter, parue en 2008 aux éditions Casterman.

"Coronado," sa première pièce, fut présentée pour la première fois à New York en 2005 puis publiée sous la forme d'un recueil d'histoires courtes.

"Un pays à l'aube" (The Given Day, 2008) ouvre une nouvelle tendance dans l'œuvre de Dennis Lehane. Roman historique, il traite essentiellement du Boston de l'immédiat après-première guerre mondiale, et notamment du mouvement des policiers de la ville pour faire respecter leurs droits.

En 2013 un de ses romans, "Ils vivent la nuit" (Live by night, 2012), a obtenu le très prestigieux prix Edgar-Allan-Poe. Sorti en salles en 2016 et de nouveau adapté par Ben Affleck, "Live by Night" est la sixième adaptation d'un roman de Dennis Lehane.

Il vit avec sa famille à Los Angeles.


Ouvrage qui représente L'état du Massachusetts du challenge 1 année avec les éditions Gallmeister, hors thème