dimanche 10 octobre 2010

L'ami retrouvé

Agé de seize ans, Hans Schwarz, fils unique d'un médecin juif, fréquente le lycée le plus renommé de Stuttgart. Il est encore seul et sans ami véritable lorsque l'arrivée dans sa classe d'un garçon d'une famille protestante d'illustre ascendance lui permet de réaliser son exigeant idéal de l'amitié, tel que le lui fait concevoir l'exaltation romantique qui est souvent le propre de l'adolescence.
C'est en 1932 qu'a lieu cette rencontre, qui sera de courte durée, les troubles déclenchés par la venue d’Hitler ayant fini par gagner la paisible ville de Stuttgart. Les parents de Hans, qui soupçonnent les vexations que subit le jeune homme au lycée, décident de l'envoyer en Amérique, où il fera sa carrière et s'efforcera de rayer de sa vie et d'oublier l'enfer de son passé. Ce passé qui se rappellera un jour à lui de façon tragique.
Coup de cœur pour un livre lu d’une traite, très dense bien que court, remarquablement écrit. Il n’est pas sans me rappeler Silbermann de Jacques de Lacretelle lu alors que j’étais au collège, et relu il y a quelque temps.
Deux adolescents que tous séparent vont se lier d’amitié au lycée dans l’Allemagne de l’entre deux guerres. L’un est juif de condition modeste, l’autre est protestant et aristocrate. J’ai beaucoup aimé le personnage de Hans, juif et élevé dans le respect de l’autre, et de la religion de l’autre ; Allemand avant d’être juif.
"C’est ainsi que j’avais grandi parmi les juifs et les Chrétiens, laissé à moi-même et à mes idées personnelles sur Dieu, sans croire absolument-ni douter sérieusement- qu’il existât un être supérieur et bienveillant, que notre monde était le centre de l’univers, et que nous étions juifs et gentils, les enfants préférés de Dieu." p48
"Tout ce que je savais, c’est que c’était là ma patrie, mon foyer, sans commencement ni fin, et qu’être juif n’avait fondamentalement pas plus d’importance que d’être né avec les cheveux roux. Nous étions Souabes avant toute chose, puis Allemands, et puis juifs." P 64
Hans est un garçon très mature, préoccupé par les questions spirituelles, Dieu, la religion. Il est d’une sensibilité à fleur de peau, soucieux de plaire, soucieux du regard de l’autre sur lui, et, souhaitant plus que tout être respecté.
"Comprends-moi. Je ne me soucie guère de relations sociales avec tes parents, sinon une fois pour cinq minutes, de façon à ne pas me sentir un intrus chez toi. D’ailleurs, je préfère être seul plutôt qu’humilié. Je vaux autant que tous les Hohenfels du monde. Sache que je ne permettrai à personne de m’humilier, fut-il roi, prince ou comte." p 93 (propos qu’il tient à son ami Conrad)
Bien qu’élevé dans une famille au regard méprisant à l’égard des juifs, Conrad se désolidarise de ses parents." Ne me regarde pas avec des yeux de chien battus ! Suis-je responsable de mes parents ? Y suis-je pour quelque chose ?"
L’Allemagne voit l’ascension d’Hitler et de ses idées extrémistes. Il n’y fait pas bon être juif en temps là. Hans devient un paria, il sera séparé de son ami, et envoyé en Amérique.
Bien des années plus tard, il retrouvera son ami………..mais comment ?
Un livre émouvant, à lire, relire. Un livre à faire découvrir autour de soi.
Fred Uhlman-Folio-122 pages
Challenge ABC Babelio: 5/26 [ U]


6 commentaires:

  1. Je l'ai lu il y a quelque temps déjà et j'avais adoré. Un véritable coup de coeur.

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  2. je l'avais lu en 5e et je n'en garde pas un souvenir impérissable. peut être que je devrai le relire ;)

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  3. Je l'ai lu quand j'étais toute jeune. J'avais adoré.
    Il faudrait que je le relise à nouveau, avec mes yeux d'adulte.

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  4. C'est un livre que j'ai au collège mais que je relirai bien à l'occasion.

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  5. Voilà plusieurs avis positifs que je lis sur ce roman, il va falloir que je le rajoute dans ma LAL !

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  6. Un livre à lire !!! Si je le vois, hop! :D

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