mercredi 28 septembre 2011

Nestor rend les armes

Clara Dupont-Monod, avec ce nouveau portrait d’un être des marges, poursuit une œuvre forte et singulière. Nestor est obèse. De cet homme désigné au regard des autres comme un monstre, elle tente, avec une paradoxale économie de mots, de saisir le mystère.
Au fil des pages, et comme à l’insu du lecteur, le gros père prend la dimension d’un être humain riche de son histoire. Celui dont le seul horizon est la photo d’un phare du bout du monde devient sous nos yeux un personnage : argentin, arrivé en France pendant la dictature, il y a retrouvé une jeune femme qu’il a épousée et avec qui la vie était douce. Jusqu’au drame qui inexorablement les a éloignés l’un de l’autre, au point qu’il finisse enfermé dans la rassurante forteresse de sa propre chair.
À force de patience et de tendresse, une jeune femme médecin parviendra peut-être à conjuguer sa propre solitude à celle de ce patient peu ordinaire. La langue riche et précise de Clara Dupont-Monod agit comme un charme puissant pour suggérer l’indéfinissable attachement qui naît entre ces deux-là.
L’écrivain se garde bien de conclure : trois issues s’offrent au lecteur, comme s’il était impossible qu’une histoire aussi improbable et bouleversante finisse mal.
Je ne juge en rien de la qualité de ce livre, et encore moins de la plume de Clara Dupont-Monod dont je reconnais bien volontiers les atouts. Mais, parce qu’il y a un mais, cette écriture ne semble pas être pour moi ; je dis bien semble, car c’est le premier livre de l’auteur que je lis.

Je n'ai pas aimé du tout, ou du moins, je n'y ai rien compris ou pas assez subtilement comme il apparait dans les avis lus ici ou là.. Tout cela est trop enkysté pour moi, pas assez explicite.
L'écriture est pas mal, mais me laisse indifférente.

Nestor, ne parvient pas à m’attendrir. Il est  ce qu’il est : son enveloppe n’a rien d’attractif pour moi, et le contenu ne m’a pas été révélé.
Il y a beaucoup trop de questions dans ce livre, pas de réponse. J’aime à ce que l’on me raconte une histoire, avec un début, un déroulement, et une fin. D’histoire, il n’y en a pas, mais plutôt une situation, une évocation un peu brouillonne des états d’âme d’un Nestor que j’ai peine à cerner.
Mais en plus, Clara Dupont-Monod nous propose 3 fins….
C’est un style particulier, dans lequel je n’ai pas pu ou pas su trouver les clés pour rentrer pleinement dans ce roman. Il est court, très court ; heureusement…car comme Nestor j’aurais, moi aussi rendu les armes. Ceci dit, je ne sais toujours pas pourquoi Nestor rend les armes !!!

Clara Dupont-Monod-Sabine Wespeiser (Août 2011)-117 pages

Clara Dupont-Monod est née en 1973. Diplômée en ancien français, elle a commencé très tôt une carrière de journaliste. Après avoir dirigé les pages culture de Marianne, elle est aujourd'hui responsable de la culture pour La Matinale de Canal + et intervient régulièrement dans l'émission Jeux d'épreuves (France Culture). Dès son premier livre, Eova Luciole, paru en 1998 chez Grasset, elle a mis en scène des figures de la marge. Son dernier roman paru, La Passion selon Juette (Grasset, 2007), portrait d'une femme qui au XIIe siècle entra en rébellion contre l'ordre établi, a remporté le prix Laurent Bonelli et a été finaliste du prix Goncourt. Elle est mère de deux enfants et vit à Paris.
Challenge ABC Critiques Babélio 6/26 [D]





Challenge le 1% littéraire 9/14 ( pour le 2%)organisé par Hérisson

4 commentaires:

  1. Ah mince, je ne suis pas sûre d'aimer du coup...

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  2. Je voulais le lire, tu me refroidis un peu !!!

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  3. j'ai lu beaucoup d'avis positifs...l se peut très bien que tu y sois sensible

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  4. mouais, mais il faudrait que je le trouve en bibliothèque et.... il n'y est pas !!!!

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