Après un échec cuisant d’un premier mariage, Evan Shepard voit en la jeune Rachel Drake, le joyau fragile d’une famille névrosée, la chance d’un nouveau départ. Mais au cours de cet été 42 à Cold Spring, la vie, la guerre et le poids des liens familiaux l’aideront à mesurer l’ampleur des désillusions à venir…
Paru en 1986, cet ouvrage est traduit et publié pour la première fois en France en 2011.Richard Yates s’attarde davantage sur ses personnages que sur l’action en elle-même qui peut paraître superficielle.
Nous sommes en 1942, L’Amérique vient de rentrer en guerre, Evan, jeune homme se retrouve mari et père trop tôt…et on ne veut pas de lui à l’armée.
Il s’agit d’un roman le sentiment de désarroi domine. Les personnages sont désabusés. Appartenant à la middle class, pas assez pour être visibles, ni trop pour être remarquables, ils sont disséqués au scalpel.
L’été 42, ils le passeront tous ensemble, bien malgré eux. Aucun n’ose étaler au grand jour ses frustrations, et ses désirs. Entre les destins contrariés, les ambitions manquantes, regain de flamme amoureuse, des femmes pas encore émancipées qui se réfugient dans des paradis plus qu’incertains, le lecteur navigue évolue au milieu de personnages un peu falots qui n’ont pas d’autre horizon que cette maison humide, avec une mère pas très propre sur elle. Seul le fils Donovan semble échapper à sa condition ; même humilié par plus riche que lui, il aura la volonté de fuir un milieu qui l’étouffe.
Malgré la désillusion permanente de cette histoire, la lecture de ce livre n’en est pas moins agréable. Le style est direct, sans trop de décorum, et se laisse lire facilement.
Richard Yates- Robert Laffont (6/10/2011)-205 pages
Né en 1926 dans l'État de New York et après une enfance instable dominée par le divorce de ses parents, Richard Yates rejoint l'armée : il est envoyé en France, puis en Allemagne juste après la Seconde Guerre mondiale. De retour à New York au début des années 1950, il devient journaliste puis nègre - il écrit pendant un temps les discours du sénateur Robert Kennedy -, et travaille ensuite dans la publicité. En 1961, paraît aux États-Unis La Fenêtre panoramique, formidable succès critique. Après la publication de ce premier roman, finaliste du National Book Award, il enseigne à l'université de Colombia à Manhattan puis à celle de Boston. Il est soutenu par de nombreux écrivains dont Kurt Vonnegut, Dorothy Parker, William Styron ou Tennessee Williams et il exerce une forte influence sur Andre Dubus, Raymond Carver et Richard Ford. Il meurt en 1992.
27 ème ouvrage lu dans le cadre du challenge organisé par Hérisson.
C'est vrai que c'est une lecture très agréable !
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