"1973, Marnus a dix ans. Il vit au Cap et rêve d'être un jour aussi fort que son père, le plus jeune général de l'armée sud-africaine. Ce dernier reçoit souvent la visite de militaires, venus soutenir le régime de l'Apartheid. Cette fois, il s'agit d'un général chilien, l'énigmatique M Smith. L'arrivée de cet étranger menace l'équilibre de la famille. Marnus est le témoin de ces bouleversements mais ce n'est que bien plus tard qu'il comprendra la portée cruelle de ce qu'il a vu et de ce qu'il a tu, complice malgré lui. Un premier roman bouleversant. Le portrait d'une famille et d'une société dévastées."
Et bien il ne faisait pas bon vivre en Afrique du Sud lorsqu’on n’appartenait pas à la classe dirigeante ; autrement dit, lorsqu’on n’était pas blanc. Il y a à peine dix ans que cette nation a repris sa place parmi les autres nations en acceptant, enfin, que tous les hommes soient égaux.
Marnus est un petit garçon intelligent, et a de bons résultats à l’école. Il a une sœur, Isle, musicienne, et un copain d’enfance, Frikkie avec lequel il passe le plus clair de son temps. Il vit dans une famille de la bonne bourgeoisie Sud-africaine : Papa est général de l’Armée Nationale, maman musicienne émérite, a, comme il est d’usage dans ce milieu, laissé de côté toutes ambitions professionnelles pour s’occuper de sa famille.
Le narrateur de ce récit c’est Marnus ; l’action se situe principalement dans son enfance, et accessoirement une quinzaine d’année plus tard (dont le texte est en italique) , alors qu’il est à son tour militaire, et qu’il est au front.
Marnus est ainsi conditionné depuis étant tout petit « Maman a dit », « Papa dit que », « le général a dit ».Toute la l’expression de ce gamin passe par l’avis de ceux qui l’entoure et dont il digère les propos sans jamais se rebeller ni se s’interroger. Sa sœur, sera beaucoup plus critique, et saura par petites touches distiller (à petites doses) ses révoltes.
La vie de la famille, se trouvera bouleversée par l’arrivée, en secret d’un haut militaire Chilien, qui sera « Mr Smith ».Les dégâts seront considérables. Marnus n’aura pas le courage de se révolter, de parler.
Dans ce récit, l’auteur dresse une satyre sans concession sur la société Sud-Africaine, à 3 niveaux : les blancs, les noirs qui ne sont rien, et les « coloured » mélange de deux (terme que je n’aime pas mais qui traduit ma compréhension du livre) qui sont encore moins que rien. C’est tout dire.
Pour preuve : « C’est une honte qu’une petite fille aussi adorable ait à vivre dans ce quartier infâme à côté des couloureds » p 92
La famille du petit garçon, bien que très au fait de son appartenance, est décrite comme humainement acceptable. Elle traite mieux ses domestiques, tente d’aider quand elle le peut.
Le petit garçon sera confronté à l’Apartheid au sein de sa cellule familiale, surtout en contact avec le mystérieux ami de son père.
Par exemple : « Le sang qui est resté en Afrique, est le sang des noirs les plus stupides-raison pour laquelle on ne peut trouver un noir bien éduqué » p 106.
Seuls, dans ce récit, les propos attribuer à Marnus, devenu homme, m’ont déstabilisée dans ma lecture. Je ne trouve pas qu’ils aient apportés un plus à la lecture, si ce n’est pour situer un pays en perpétuel conflit contre ses voisins.
Mark Behr-JC Lattès-199 pages
Quelques notes à propos de l'auteur:
Mark Behr est né en 1963, et a grandi en Afrique du Sud. Il voyage en Europe et aux Etats –Unis où il devient professeur de littérature.
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