À neuf ans, Oskar Schell trouve extrêmement difficile de faire certaines choses, prendre une douche, ou l’ascenseur. Les ponts suspendus, les germes, les avions, les feus d’artifice, les Arabes dans le métro ou au restaurant, dans les cafés ou dans tout autre lieu public, mais aussi les échafaudages, les plaques d’égout, les sacs sans propriétaire, les chaussures, les gens à moustache, la fumée, les nœuds, les gratte-ciel et les turbans provoquent en lui une véritable panique. « Une grande partie du temps j’avais l’impression d’être au milieu d’un immense océan noir, ou au cœur de l’espace, mais pas de la façon qui aurait été passionnante. Simplement tout était incroyablement, loin de moi. C’était pire la nuit. »
Lorsqu’il trouve une clé dans le vase du dressing de son père un an après la mort de ce dernier dans les attentats du 11-Septembre, Oskar se met en tête de découvrir la serrure à laquelle elle correspond ainsi que la signification du mot « Black » écrit au dos d’une enveloppe. Va-t-il enfin résoudre le mystère de la disparition de son père ? Il décide de rencontrer toutes les personnes qui s’appellent Black à New York, soit deux cent seize foyers. Sa quête lui révélera l’histoire de sa famille…
Telle est la dédicace de ce livre. C’est si rare de lire une dédicace à la fois fine et tout en profondeur, que je la souligne. Une véritable déclaration d’amour…….
"Et puis une pensée est venue dans mon cerveau qui n’était pas comme les autres pensées. C’était plus près de moi, et plus fort. Je ne savais pas d’où elle venait, ou ce qu’elle voulait dire, ni même si je l’aimais ou je la détestais. Elle s’est ouverte comme une main, comme une fleur." P337 (édition brochée)
Comme la main ouverte en couverture de ce livre, une invitation à accompagner Oskar dans sa quête dans le New York d’après "le pire jour de sa vie «Il entretenait une relation privilégiée avec son père, avait les discussions les farfelues avec lui. Seulement voilà, il y eu le 11 Septembre, des messages sur un portables auxquels on ne répond pas, et puis …….
"Papa, c’était quelqu’un qui dirigeait une bijouterie familiale, voilà. Rien qu’un papa ordinaire." P205 (édition brochée)
Une clé qu’il retrouve, un nom ; Et voilà Oskar parti dans une recherche qui paraît impossible ; et pourtant……..
"Même si c’est relativement insignifiant, c’était quelque chose, et j’avais besoin de faire quelque chose, comme les requins, qui meurent s’ils ne nagent pas - je me suis renseigné là- dessus." p113 édition brochée)
Ce petit bonhomme de 9 ans nous prend par la main, et nous entraine avec lui au gré de sa perspicacité, de son courage à la recherche du mystère de cette clé, à la recherche de lui-même.
J’ai aimé ce mode narratif avec le " Je", qui nous fait rentrer pleinement dans l’histoire ; une histoire émouvante, mais qui ne verse pas dans le pathos ; une histoire qui reste digne jusqu’au bout.
Le roman est construit d’une manière très originale : des pages blanches, des photos, des signes, des chiffres, des phrases isolées ici ou là, de la couleur. Tout cela me fait penser à la fantaisie et à la malice de l’enfance dont Oskar n’est pas encore sortie, malgré son extraordinaire maturité.
En revanche, j’ai nettement moins apprécié les retours en arrière qui pour moi étaient plus que confus. Il m’a fallu de la ténacité pour les comprendre. L’histoire du sixième district me laisse interrogative. Je n’ai pas compris…..C’est ce qui en fera une lecture appréciée, et non très appréciée.
Jonathan Safran Foer-Edition de l'Olivier-448 pages
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