jeudi 1 septembre 2011

Kampuchéa


C’est le récit d’un voyage le long du fleuve Mékong, effectué entre le procès des leaders khmers rouges à Phnom Penh (2009) et la révolte des chemises rouges en Thaïlande (début 2010). Tout part, d’une certaine façon, de la découverte, par hasard, des temples d’Angkor par Henri Mouhot en train de poursuivre un papillon. Car la France est très présente. Elle est la puissance coloniale dont de nombreuses traces demeurent. Et Paris est le lieu où quelques jeunes Cambodgiens, vers le milieu du XXe siècle, viennent poursuivre de brillantes études : ils seront les « frères », numérotés par ordre d’importance, qui se retrouveront plus tard à la tête de l’inconcevable mouvement révolutionnaire des khmers rouges arrivés au pouvoir le 17 avril 1975 et qui organiseront une méthodique extermination de tous ceux qui résistent à leur système. L’auteur explore la mémoire de cette tragédie récente, dans le paysage souvent enchanteur du Mékong. La littérature n’est jamais loin, pour le meilleur (Pierre Loti, Malraux, Kessel ou encore Conrad) mais aussi pour le pire (Douch, l’un des hauts dignitaires après Pol Pot, à l’ouverture de son procès, déclame du Vigny).
Ce fut pour moi une lecture assez déroutante car premièrement il ne s’agit pas d’un roman avec des personnages, un scénario et un cheminement sur un temps donné.
En effet, l’auteur nous propose un récit de voyage dont il a posé un cadre temporel compris entre l’ouverture du procès des Khmères, et la révolte des chemises rouges en Thaïlande. Ce récit est en fait une série d’impressions posées ici où là sur l’histoire  et le présent non pas d’un pays, le Kampuchéa démocratique (ancien Cambodge) mais de sa région au sens large. Le fait de mélanger les choses, m’a un peu "dérangée" parce que j’aime savoir où je suis,  avec qui je suis, et à quel moment je suis.
Deuxièmement, et c’est peut-être là le plus important, j’ai trouvé cette lecture déroutante, car au fond elle est vite devenue ennuyeuse car très sèche. Autrement dit, pour moi cela manquait d’images, de documentations. L’écriture, bien que de bonne qualité, ne m’a pas donné la possibilité de m’évader, et, encore moins de visualiser, mentalement ce que l’auteur a écrit.
J’ai donc vite assez vite "décroché".
Les références historiques, et littéraires sont assez fournies, cependant tout cela manquait cruellement de vie.
Ce récit peut également dérouter celui ou celle qui n’a pas un minimum de connaissance de la région et de son histoire. Le hasard a voulu que durant cette période je lise d’autres ouvrages sur le Cambodge ; je savais donc ce qu’il en était. Mais pour les autres lecteurs…..
Au fond, une fois la lecture terminée, je me demande pourquoi ce livre, dans quel but, quel message et legs pour le lecteur ? Si ce n’est de l’ennui, et l’envie puissante de passer à autre chose, et vite.

Patrick Deville- Seuil (01/09/2011)-255 pages
Grand voyageur, esprit cosmopolite, Patrick Deville, né en 1957, dirige la Maison des Écrivains Étrangers et Traducteurs (MEET) de Saint-Nazaire, et la revue du même nom. Son œuvre a été traduite en dix langues.

Je remercie Libfly et le furet du nord qui m’ont offert la possibilité de lire avant tout le monde cet ouvrage de la prochaine rentrée littéraire. 


5 /7 dans le cadre du 1% littéraire organisé par Herisson

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