Sur un coup de tête, François et Cécile abandonnent Paris pour aller s’installer à Marrakech. Quel choc quand ils découvrent, dans une petite pièce au fond du riad qu’ils viennent d’acquérir, une très vieille femme semblant installée de toute une éternité. Personne n’est en mesure d’expliquer sa présence. Elle ne dit mot et ne semble pas disposer à quitter les llieux. Que faire ? Petit à petit, la simple présence de cette mystérieuse inconnue oblige le couple de français à revoir toutes leurs certitudes.
Une vielle porte d’un bleu Majorelle bien connu à Marrakech en guise de couverture est une invitation au voyage, et il ne m’a pas fallu longtemps pour pousser la porte et rentrer !!!
Plusieurs sentiments se succèderont durant la lecture de ce roman ; lecture rapide, tant l’écriture est limpide, et le rythme soutenu.
Le début m’a amusée, la première partie est truffée d’humour et de clichés, certes assez visibles, mais pas poussées à l’extrême pour en devenir méchant (selon moi, en tout cas.).Je me suis plu à lire et à observer d’un œil distancié ce couple de parisiens un peu utopistes bien décidé à tout plaquer pour un riad à Marrakech ; non ce n’est pas celui dont tout le monde parle …
L’irruption de la vieille dame m’a quelque peu laissée perplexe ; tout cela me parait bien peu crédible. Mais bon, continuons.
La seconde partie, L’histoire de Tayeb, arrive une peu rapidement. Bien sur, si l’auteur, tout à coup se met à nous parler de l’histoire du Maroc au travers de Tayeb, c’est qu’il a peut être ses raisons ; que ce Tayeb va peut-être expliquer la présence de cette vieille dame dont personne ne veut. Si plusieurs séjours au Maroc ne m’avaient pas laissé de bonnes bases historiques, j’aurais trouvé cette partie un peu indigeste, et surtout inutile.
Bien entendu, tout cela a un sens. En tout cas, j’ai fini par y donner un sens, le mien, en tout cas. Si tout cela en effet peut paraître improbable, et en tout cas, il faut surtout y voir une fable dans laquelle finalement, chacun fait un chemin vers la culture de l’autre.
Bien que cela n’aura pas pour un impact durable, j’ai apprécié l’évolution de ce couple partie en conquête, et qui d’une certaine façon va se remettre en question, et remettre en question ses choix de vie.
Un court roman qui convient parfaitement à une vilaine journée d’automne, pour faire rentrer chez soi un peu tout l’exotisme du grand sud marocain ; et c’est déjà pas si mal.
Un grand merci aux éditions Julliard, et Babélio pour la découverte de ce livre, et de son auteur dans le cadre de la masse critique.
Fouad Laroui-Julliard(18/08/2011)-250 pages
Professeur de littérature à l'université d'Amsterdam, romancier, poète, journaliste et critique littéraire, Fouad Laroui a publié, entre autres, aux Éditions Julliard : Les Dents du topographe, De quel amour blessé, Méfiez-vous des parachutistes, Tu n'as rien compris à Hassan II, Le Jour ou Malika ne s'est pas mariée (sélectionné pour le Goncourt de la nouvelle 2010), Une année chez les Français (sur la liste du prix Goncourt 2010) et, chez Robert Laffont, De l'islamisme, une réfutation personnelle du totalitarisme religieux.
Challenge 26 livres/26 auteurs 23/26 [L]
Challenge ABC Critiques Babélio 9/26 [L]
Le 1% littéraire organisé par Hérisson 12/14 ( pour le 2%)
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