A la mort de son père, célèbre violoncelliste, Lucrezia met au jour dans les affaires du défunt une boîte remplie de lettres, toutes écrites par la même personne : une certaine Costanza qui, des années durant et dans le plus grand secret, fut la maîtresse du musicien.
Surprise de découvrir cette relation dont elle ne soupçonnait pas l'existence, Lucrezia décide de se rendre en Provence, chez Costanza, afin d'en apprendre d'avantage sur son père. Le temps d'un week-end, celle-ci va lui parler de l'homme qu'elle a aimé clandestinement.
« Aimer un homme marié, c’est apprendre à composer. On cultive l’art de retenir, résumer, enfermer dans des limites spatiales et temporelles. »
Un livre tout doux, qui se lit d’une traite ou presque, et surtout le plus clandestinement possible pour ne pas déranger nos deux personnages réunis dans un huis clos pour se parler. Clandestinement, car j’ai souvent eu l’impression d’être de trop, d’écouter à la porte, de connaître une histoire qui ne me concerne pas, tant cela touche au plus profond de l’intime : les sentiments.
Et pourtant cette histoire, celle d’un amour caché, est belle, tout simplement ; sans mièvrerie. Deux être qui se sont aimés, il y a longtemps, qui ont eu la musique en partage.
A la fois épistolaire, et narratif, la construction est originale. Dans ce qu’on suppose une lettre à une dénommée Gabriella, Costanza fait le récit de la rencontre avec Lucretia, tout en y incorporant des lettres dont on devine très tôt la provenance.
Ce qui frappe c’est la dignité de Costanza. Elle ne demande rien, cueille ce qui lui et donné quand cela lui est donné. Elle aime, passionnément, accepte, ne juge rien ni personne.
L’impression de percer l’intimité de ces deux femmes est intensifiée par ces lettres touchantes d’une femme condamnée à la clandestinité. C’est avec la même discrétion que nous quittons cette lecture, en prenant bien soin de refermer la boite dans lesquelles ces lettres étaient rangées.
L’écriture est toute en musique. L’ouvrage est composé comme une partition : 4 mouvements séparés d’entractes, encadrés d’un prélude et d’un finale . Nombreuses sont les références d’œuvres musicales, pour mon plus grand plaisir.
Paola Calvetti-Presses de la cité (juin 2010)-176 pages
Paola Calvetti, née à Milan, a longtemps été journaliste à La Repubblica, et écrit dans le Corriere della Sera. Directrice des Communications de Touring Club Italiano.
De 1993 à 1997, elle a dirigé le bureau de presse du théâtre de la Scala de Milan.
Premier de ses romans à être publié en France, L'amour est à la lettre A s'est placé dès sa parution en Italie en tête des meilleures ventes.
Jolie lecture pour deux challenges ! Si je le croise une jour, je l'ouvrirai.
RépondreSupprimerJe note ce titre qui a l'air plus que plaisant :)
RépondreSupprimerP"eut-être ouvrirai-je un jour la boîte de leurs courriers, j'ai aimé ton commentaire
RépondreSupprimerUne auteure que je n'ai pas encore eu l'occasion de découvrir... il faudrait !
RépondreSupprimerMERCI :)
Je l'ai lu et je n'ai pas aimé. JE te mets le lien vers mon billet :
RépondreSupprimerhttp://lecturesdastrid.canalblog.com/archives/2010/06/26/18378777.html#comments
très jolie chronique qui donne envie d'écouter à cette porte. Si ce livre croise un jour ma route, je me laisserais tenter...
RépondreSupprimerMerci!
RépondreSupprimerPaola Calvetti