dimanche 18 février 2018

La nuit introuvable



Marthe s’enfonce dans la nuit, tandis que son fils Nathan s’est expatrie en Slovénie, fuyant un divorce, et le décès du père.
Marthe et Nathan ne sont pas vraiment proches. Il ne se sent pas vraiment aimé d’elle, ni compris. Cette mère lui échappe. Depuis quelque temps, elle échappe à elle-même. Malgré tout Nathan revient. Cette mère qui semblait l’oublier a pris soin avant de sombrer totalement, de lui baliser un chemin sou la forme de huit lettres qu’il ne recevra que selon un procédé et un calendrier précis.

Alternant les lettres de Marthe et les réflexions de Nathan , ce premier roman est un remmaillage à rebours de la vie de Marthe et de de Jacques, le père de Nathan.

Nathan savait si peu de choses de sa mère ; de sa jeunesse, de ses amours. Au fond, que savons-nous de nos parents, hormis ce qu’ils ont bien voulu nous dire ? Leurs blessures, leurs chagrins sont autant de petits cailloux semés sur le chemin de leurs enfants ; ces cailloux qui souvent les font chuter ou vaciller.

Nathan finit par découvrir qui se cache derrière cette femme en apparence froide, et qui a tant de mal à aimer ce fils tant désiré. Une femme qui a aidé, qui a follement aimé, et fut aimée, une femme qui a souffert, une femme qui peu à peu a perdu pied sans s’épandre ni gémir ;

J’ai beaucoup aimé la douceur, la tendresse et la sincérité de Marthe, qui faute de pouvoir dire les choses, a préféré les écrire alors qu’il était encore temps.

J’ai aimé l’écriture douce et belle de Gabrielle Tuloup ; j’ai aimé son regard bienveillant sur Marthe, et l’attendrissement progressif de ce fils qui  fidèle à la mémoire du père est prêt à pardonner et à aimer.

Un grand merci à Anne et aux éditions Philippe Rey pour ce coup de cœur littéraire.

La nuit introuvable de Gabrielle Tuloup chez Philippe Rey (Février 2018, 150 pages)



Née en 1985, Gabrielle Tuloup a grandi entre Paris et Saint-Malo. Championne de France de slam en 2010, elle est maintenant professeur agrégée de Lettres et enseigne en Seine-Saint Denis.

1 commentaire:

  1. Je ne l’avais pas retenu. Une erreur, peut-être. Mais il faut faire des choix

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