Eric Fottorino est né en 1960 à Nice. Il est notamment l’auteur de 3 romans publiés chez Gallimard, Caresse de rouge (prix François –Mauriac), Korsakov (prix des libraires), et Baisers de cinéma (prix Femina).
Directeur du groupe La vie-Le Monde
L’homme qui m’aimait tout bas
Auteur : Eric Fottorino
Edition : Gallimard
Nombre de pages : 148
4ème de couverture :
Mon père s'est tué d'une balle dans la bouche le 11 mars 2008. Il avait soixante-dix ans passés. J'ai calculé qu'il m'avait adopté trente-huit ans plus tôt, un jour enneigé de février 1970. Toutes ces années, nous nous sommes aimés jusque dans nos différences. Il m'a donné son nom, m'a transmis sa joie de vivre, ses histoires de soleil, beaucoup de sa force et aussi une longue nostalgie de sa Tunisie natale. En exerçant son métier de kinésithérapeute, il travaillait «à l'ancienne», ne s'exprimait qu'avec les mains, au besoin par le regard. Il était courageux, volontaire, mais secret : il préféra toujours le silence aux paroles, y compris à l'instant ultime où s'affirma sa liberté, sans explication. «Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil», écrivit un jour Montherlant. Mais il me laissa quand même mes mots à moi, son fils vivant, et ces quelques pages pour lui dire combien je reste encore avec lui.
Mon appréciation :
Eric Fottorino est journaliste, dirige le quotidien Le Monde, et pratique le cyclisme. Il passe son enfance avec sa mère, à Bordeaux. Il a dix ans, lorsqu’il est adopté par Michel le jour où il épouse sa mère. La famille part s’installer à La Rochelle. Michel exerce la profession de masseur- kinesithépeute. Il est celui qu’on appelait l’homme aux doigts d’or. Il apportera dans la famille le soleil de sa Tunisie natale et son goût pour le cyclisme qu’il transmettra à son fils. Eric Fottorino aura deux frères. En 2008, Michel, séparé de sa femme, est retrouvé mort dans sa voiture, sur un parking ; il vient de se suicider………..
C’est en relatant ce tragique évènement que l’auteur commence ce vibrant hommage à l’homme et au père qu’il a été pour lui. Tel un peintre, qui par petites touches rempli sa toile, l’auteur va au fur et à mesure, et avec beaucoup de pudeur, nous raconter son père, et nous faire partager son enfance d’enfant adopté, élevé, éduqué et surtout aimé par celui qui est entré dans sa vie alors qu’il avait dix ans.
Lors de sa parution, j’avais entendu parler de ce livre, et surtout j’avais longuement entendu le journaliste de défendre, Le sujet m’avait interpellée. Ce livre m’a choisie il y a peu de temps ; et c’est rapidement que je l’ai lu. C’est assez paradoxal, parce bien que l’ayant lu avec gourmandise, et ayant trouvé le style agréable, je lui ai trouvé beaucoup de longueur. L’auteur tente de trouver un sens au geste de son père, sans y parvenir. Peut-être était-ce trop tôt ?
Il est écrit avec beaucoup de pudeur, et j’ai l’impression de ne pas avoir appris énormément de la vie du personnage dont il est question. Cela me laisse une petite impression d’inachevé. Cela n’ôte rien à la délicatesse de l’hommage filial dont Eric Fottorino nous fait ici la démonstration, ni au témoignage poignant de la paternité.
Le père n’est pas seulement celui qui apporte ses gènes, mais surtout celui qui élève et aime.
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