Si c’est un homme
Auteur : Primo Levi
Primo Livi est né à Turin en 1919. En 1942, après des études de chimie, il s’installe à Milan. Il est arrêté comme résistant en février 1944, puis, déporté à Auschwitz, où il restera jusqu’en janvier 1945, date de la libération du camp par les soviétiques. La guerre fini, il épouse Lucia Morpuno dont il aura 2 enfants, et prend la direction d’une entreprise de produits chimiques. Parallèlement il commence à écrire. Si c’est un homme qui est son premier livre, parait en 1947 et est l’un des tous premiers témoignages sur l’horreur d’Auschwitz.
Editeur: Pocket
Nombre de pages : 315
4ème de couverture :
" On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'Holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité. " Angelo Rinaldi
Mon appréciation :
Tant qu’il y aura sur terre des Hommes pour anéantir ses semblables, tant qu’il y aura sur terre des Hommes pour nier l’Histoire, des témoignages comme celui-ci seront indispensables.
Primo Levi, a été arrêté tardivement dans le processus de l’Holocauste, c’est ce qui explique, sans aucun doute qu’il ait survécu à l’horreur des camps. Sa déportation à Auschwitz aura duré un peu moins d’un an, et il en sortira à la libération des camps par l’armé soviétique.
Ce qui fait à mon sens la grande valeur de ce témoignage, c’est le recul extraordinaire dont fait preuve l’auteur pour relater l’insoutenable, l’indicible, et ce à peine 2 ans après les faits.
Je n’ai relevé aucune haine dans ces propos, aucune joute oratoire ; mais au contraire les choses sont dites telles quelles : avec tact (j’entends par là sans volonté de choquer pour choquer), mais avec réalisme. Le récit est dur à lire de par la charge émotionnelle qu’il dégage, de par l’horreur des faits ; cependant Primo Levi, avec intelligence a su en faire un récit accessible pour tous.
La structure de ce témoignage est volontairement « désordonnée ».En somme, l’auteur a privilégié la spontanéité à un agencement organisé.
Malgré les nombreux livres qu’il m’a été donné de lire, ou films à ce propos, je me pose toujours les mêmes questions : Comment un « homme » ait pu être à l’origine d’un tel massacre ? Pourquoi n’en avons-nous pas encore tiré les leçons ?
Il n’y a, finalement, sur terre pas plus prédateur que l’Homme……….
Voilà un livre à mettre sans modération entre toutes les mains.
Quelques extraits qui m’ont particulièrement fait réagir
« Avec la précision absurde à laquelle nous devions plus tard nous habituer, les Allemands firent l’appel. A la fin l’officier demanda « Wieviel Stück ? » et le caporal répondit en claquant les talons que les « pièces » étaient au nombre de six cent cinquante et que tout était en ordre » p17
« Nous sommes des esclaves, certes, privés de tout droit, en butte à toutes les humiliations, voués à une mort certaine, mais il nous reste encore une ressource et nous devons la défendre avec acharnement parce que c’est la dernière : refuser notre consentement. » p57
« K.B, c’est l’abréviation de l’infirmerie.(…) Elle contient en permanence un dixième de la population du camp, mais bien peu y séjourne plus de quinze jours, et personne plus de deux mois, délai au terme duquel nous sommes tenus de guérir ou de mourir. » p65
Summer-PAL Challenge: 4/18
Il me semble qu'il est dans ma PAL ! Je n'ai encore jamais lu ce classique ! A remédier donc !
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec ce recul étonnant de Lévi. Je te mets le lien de mon article si tu as du temps (http://1000-et-1.over-blog.com/article-si-c-est-un-homme-de-primo-levi-46767152.html).
RépondreSupprimerAdolescente j'ai été très marquée par cette lecture. J'avais particulièrement aimé la partie "question-réponse" à la fin du livre.
RépondreSupprimerJ'étais à la recherche de témoignages sur cette partie de l'histoire je vais donc très vite me le procurer
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