Une jeune femme, Léa, a commis l'irréparable. Sous la surveillance d'un gardien, elle attend que les jurés de la cour d'assises rendent leur verdict. Le huis-clos et la violence morale de la situation font remonter à sa mémoire le frère adoré et disparu, les parents qui ne savaient pas aimer, les hommes qui ont traversé sa vie. Au cours de ces trois heures, un lien se noue entre Léa et le gardien, deux êtres que tout devrait tenir éloignés, mais que la solitude rapproche pour quelques instants. Et c'est ainsi que l'heure du verdict devient, pour Léa, celui de la grâce. Après Comme un père, Laurence Tardieu signe ici son deuxième roman.
Laurence Tardieu n’a pas son pareil pour transcrire en si peu de mots, mais si pertinents tous les sentiments d’une femme et d’une mère qui attend que les jurés décident ou non de sa culpabilité.
Léa est accusée d’infanticide, le crime le plus horrible qui soit dans nos sociétés.
C’est avant tout une femme qui est là, avec toutes ses ambigüités, toutes ses souffrances.
Elle est là, seule avec son gardien. Elle n’a rien pu dire à son procès. C’est devant cet homme qui ne peut rein pour elle, n’est là que pour la surveiller, quelle va peu à peu se libérer, aller au plus profond d’elle-même, va tenter d’expliquer l’inexplicable, revisiter sa plus tendre enfance pour en décrypter les origines de tout cela.
« Certaines choses, on ne peut pas les raconter. Ce serait trop misérable. » p39
Cette femme est tellement seule sur sa chaise à attendre que d’autres décident de son avenir ; elle parle d’elle, de son enfance, de son enfant. C’est ce surveillant, si humain, qui parviendra à ce qu’elle se libère, pour ne pas qu’elle devienne folle. La présence discrète d’un homme, mais efficace et chaleureuse.
Voilà une femme qui a commis l’infanticide, mais à laquelle je me suis attachée, sans la juger. Comment a-t-elle pu en arriver là ? Elle ne le dit pas ouvertement. Par petite touche elle dessine la fille qu’elle a été pour sa mère, et, son père.
Peut-on être vraiment mère quand on n’a pas été profondément l’enfant de quelqu’un ?
C’est quoi être mère ? Elle aussi se pose la question ; sans en avoir les réponses.
L’écriture de Laurence Tardieu est d’un rythme soutenu, les mots sont choisis, sans fioritures inutiles ; l’essentiel, rien que l’essentiel, comme pour laisser le lecteur à sa propre réflexion sur le sujet, douloureux, et, toujours d’actualité.
Une lecture qui m’a imprégnée tant elle poignante.
Laurence Tardieu-arléa-108 pages
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