samedi 15 janvier 2011

Le dernier mort de Mitterrand


Le 7 avril 1994, François de Grossouvre se suicide dans son bureau, au cœur du Palais de l'Élysée, à deux pas de François Mitterrand dont il a été l'un des plus fidèles compagnons de route. Grossouvre, aristocrate maurrassien engagé dans la Résistance, industriel entretenant des réseaux en Afrique, ancien membre des services spéciaux, n'était plus le séducteur élégant, le financier des campagnes électorales, mais un homme amer, un ami déçu. Pourquoi ce ministre de la vie privée de François Mitterrand, parrain de Mazarine, a-t-il décidé d'en finir ? Pourquoi voulait-il dénoncer à la presse et à la justice les dérives d'une mitterrandie crépusculaire ? Le Dernier Mort de Mitterrand est une réflexion sur le pouvoir, c’est aussi le roman d'une amitié amoureuse, au-delà des intrigues courtisanes.
Je tiens à remercier chaleureusement Babélio et les éditions du Livre de poche pour m’avoir permis de lire cet ouvrage dans le cadre de la masse critique Babélio.
L’affaire avait fait grand bruit à l’époque…….. Un mort à l’Elysée, un conseiller, ami du Président se suicide au Château !!!! Cela fait vraiment désordre ; et cela rallonge, un peu plus la liste des « affaires » qui ont émaillé les deux septennats.
Raphaëlle Bacqué ne nous présente pas une enquête, mais plutôt un portrait de celui qui fut l’ami du Président, un de ses plus proches conseillers, mais surtout celui avec lequel le Président partageait un secret qui porte le nom de Mazarine.
Dans un style journalistique, donc clair et concis, l’auteur évoque un parcours bourgeois, ombrageux d’un homme tombé sous le charme du Président au point de mettre très tôt en œuvre tout un système visant à protéger au mieux ses petits secrets, et qui petit à petit tombe en disgrâce.
Férue d’actualité, et de politique, je ne découvre pas grand-chose. En revanche c’est amené d’une manière telle que cela se lit tel un roman. Le personnage en question dont, par contre, je n’avais qu’un tout petit aperçu, est bien abordé, et, la rédaction est bien agrémentée de déclarations des divers protagonistes…………et parfois cela fait froid dans le dos.
Raphaëlle Bacqué dresse, sans complaisance, le tableau des années Mitterrand, l’esprit de cours, les « affaires », le mode de vie assez peu en adéquation avec le discours officiel.
« Aucun journaliste, au grand jamais, n’est invité. François Mitterrand l’a interdit expressément ; le peuple de gauche ne goûterait pas de découvrir dans son journal une démonstration si éclatante de cette survivante monarchique au cœur de la République » (à propos des Chasses Présidentielles somptuaires dont était chargé Mr de Grossouvre)
Raphaëlle Bacqué-Le livre de poche-192 pages
Raphaëlle Bacqué, dont l’œuvre a déjà été récompensée par plusieurs prix, est journaliste au Monde depuis 1999. Elle est également l’auteur, entre autres, de Seul comme Chirac, La Femme fatale et L’Enfer de Matignon.

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