mardi 12 avril 2011

Les réformes ,Luther, Calvin et les protestants


Au début du XVIe siècle, humanistes et théologiens s'élèvent contre les abus du clergé et entrent en rébellion contre l'Église, prônant un retour à une religion plus simple. À leur tête, Luther et, quelques années plus tard, Calvin, dont les idées de Réforme se propagent dans presque toute l'Europe, avant de la diviser profondément. L'Église réagit, puis persécute. Les massacres de la Saint-Barthélemy signent en lettres de sang l'ère des guerres de Religion, qui ne prendront fin qu'avec l'édit de Nantes, en 1598. Mais le temps de la tolérance est encore loin.
Olivier Christin nous fait traverser cette Europe déchirée par la Réforme.
Cet ouvrage est une lecture à la fois instructive par la concision des textes, sa pertinence, et, délassante par une iconographie riche et intelligemment disposée.
Cet ouvrage est destiné à qui veut comprendre, apprendre, sans être forcément assommé de dates, de noms et de faits. Il va droit à l’essentiel, mais suscite chez le lecteur l’envie d’aller plus loin. Il constitue une excellente introduction à l’histoire du protestantisme qui m’attend, et que je lirai lorsque j’aurai l’esprit plus disponible.
L’auteur nous rappelle les circonstances historiques des Réformes religieuses qui ont secoué l’Europe dès la fin du 15 ème siècle. Les mutations politiques et sociologiques depuis la découverte des Amériques, les abus de l’Eglise médiévale, mais surtout la découverte et l’essor de l’imprimerie ont amené de profonds changement du paysage religieux en Europe.
L’auteur fait une excellente synthèse des travaux et du cheminement de Luther, ainsi que de Calvin, les deux principaux artisans du protestantisme. Il montre la manière dont le mouvement s’est propagé en Europe, mais aussi, en insistant sur le cas français, les guerres de religions, la fuite des Huguenots, jusqu’à un relatif apaisement avec la signature de l’Edit de Nantes.
Tout ce qui a amené au schisme, explique bien la différence culturelle que l’on observe de nos jours entre les catholiques et les protestants. Le mouvement de contre réforme, des années 1550, en même temps que l’essor de l’art baroque et de son exubérance, explique l’extraversion du culte catholique, par opposition à la sobriété protestante toujours de mise de nos jours. Il n’y a qu’à rentrer dans un temple pour se rendre compte de l’extrême simplicité des lieux, le dénuement parfois, et de la sobriété du culte qui va droit à l’essentiel : la place des Écritures, et de la Cène un véritable moment de communion collective.
Olivier Christin-Découvertes Gallimard n°237 (Février 1995)-160 pages
Olivier Christin est professeur d'histoire moderne à l'Université de Lyon-II depuis 1997 et directeur d'études à l'École pratique des hautes études depuis 2003 Spécialiste de l'histoire des XVIe-XVIIe siècles, il a publié une dizaine d'ouvrages et près de cent articles au carrefour de l'histoire, de l'histoire de l'art et des sciences.

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