dimanche 5 juin 2011

Les saisons de la nuit


« Ce roman parle de New York, d'amour, de mariages mixtes, de terrassiers qui creusent des tunnels, de bâtisseurs de gratte-ciel qui dansent sur des poutrelles à des centaines de mètres au-dessus de la ville. C'est peut-être le premier vrai roman consacré aux sans-abri, à ceux qui vivent au-dessous et à l'écart de la cité prospère. On sent que Colum McCann a fréquenté ces lieux-là : dans une langue qui procure un plaisir presque physique, il évoque avec une rare puissance ce présent qui empeste et ce passé qui oppresse. »
Frank McCourt
« Un superbe roman [...]. Je n'ai pas le souvenir qu'un auteur de la génération de McCann m'ait aussi profondément remué. »
Jim Harrison

« C’est seulement sous terre que la couleur est abolie, que les hommes deviennent des hommes. »
« Seigneur, j'suis tellement au fond du trou, quand je lève les yeux, je vois que le fond. »

A New-York nous admirons les buildings, nous arpentons les galeries du "subway", empruntons les nombreux tunnels qui servent à désengorger la ville et à relier les différents" borough" en entre eux. Ces constructions et infrastructures sont nées au début du siècle en accompagnant l’essor de la grosse pomme. Mais que savons-nous des hommes qui l’ont fait ?
Parallèlement, deux histoires se mettent en place, et finiront par se rejoindre pour ne faire plus qu’une.
A début du siècle, ce sont Nathan le noir, Sean, Vanucci l’italien, Con l’irlandais qui creusent tels des forçats des temps modernes tout droit sortis d’un roman de Zola, le tunnel qui relie Brooklyn à Manhattan ( probablement celui là même qu’empruntent les passagers de l’aéroport Kennedy) .
« Il y a eu beaucoup de morts dans le tunnel, mais c’est une loi que ces hommes-là acceptent :Tant qu’on vit, on vit, et puis plus rien. »
Quatre personnages reflet de la société américaine, qui vivent, ou survivent, se soutiennent mutuellement face aux accidents, à la maladie, au racisme puant, aux préjugés. « L’obscurité les dérobe aux regard : bien que mariés, ils vivent une histoire d’amour illicite. »
Hiver 91,  Teefrog le clochard, l’homme des rues, ou plutôt des sous terrain, nous entraine là où les touristes ne vont jamais. Mais au juste qui est Teefrog ?

Ce roman est construit  avec beaucoup d’intelligence ; alternativement nous changeons d’époque, et suivons les uns et les autres au gré de leurs vicissitudes et de leurs petits bonheurs. Progressivement nous apprenons à les connaître, passons les générations pour qu’enfin se lève le mystère Teefrog.
Avec minutie, et beaucoup de réalisme Colum McCann, rend ici hommage aux hommes de l’ombre, aux laissés pour compte, à ceux qui n’ont pas profité de l’essor économique de la ville, à tous ceux  que New-York cachent  et dénigre.

Ce roman est triste, mais plein d’humanité, et j’ose dire qui éclaire le lecteur sur une ville qui n’est pas que néons, boutiques de luxe, et grosses limousines. Il m’a kidnappée, serrée très fort, remuée, fait sourire parfois, attendrie, révoltée. Je l’ai aimé. C’est le second ouvrage que je lis de Colum McCann ; jamais 2 sans 3, dit-on…
Colum McCann-10/18-320 pages
Né à Dublin en 1965, Colum McCann est l'auteur de plusieurs romans - dont Le Chant du coyote, Les Saisons de la nuit , Danseur et Zoli - et de deux recueils de nouvelles, La Rivière de l'exil et Ailleurs, en ce pays. Son nouveau roman, Et que le vaste monde poursuive sa course folle, paru aux Editions Belfond en 2009, a remporté le National Book Award. Colum McCann vit aujourd'hui à New York.

Challenge ABC/Babélio :20/26 [M] 
Challenge 26 livres/26 auteurs: 13/26 [M]

Challenge New-York à l'initiative de Well read kid
Challenge de la littérature irlandaise à l'initiative de Val





Pour l'état de New-York 3/50 

6 commentaires:

  1. C'est un livre que j'ai beaucoup aimé aussi de même que le suivant: "Et que le vaste monde...". Pas étonnant qu'il ait obtenu ce Prix.

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  2. J'ai deux romans de Column McCann dans ma PAL, mais pas celui-ci. Il faudrait vraiment que je me décide à les lire.

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  3. J'ai eu un énorme coup de coeur pour "Et que le vaste monde poursuive sa course folle". Je pense continuer à découvrir cet auteur et tu me donnes très envie de le faire très vite.

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  4. Je reviens sur mon commentaire précédent : je viens de lire Les saisons de la nuit. Mon ressenti est exactement le même que le tien.

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  5. Un très grand écrivain que Colum McCann.J'ai lu Le chant du coyote,Danseur,Ailleurs en ce pays,La rivière de l'exil.

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  6. Un vrai chef d'oeuvre même si le terme est souvent galvaudé.

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