mercredi 14 septembre 2011

Easter parade


Filles d'un couple divorcé, Sarah et Emily Grimes vivent une enfance maussade, ballottée entre diverses banlieues petite-bourgeoises de New York, qui flattent les aspirations sociales de leur mère perpétuellement déconcertée par la vie. Elles se rêveraient bien un père éditorialiste du Sun mais comprennent vite qu'il ne sera jamais qu'un " simple préparateur de copie ". Au sortir de l'adolescence, Sarah, la préférée de leur père, la plus jolie et la plus sensible, entame une histoire d'amour avec le fils de leurs voisins, un beau parti élevé dans une école privée anglaise. Sur une photographie datée de 1941, lors de l'Easter Parade, le couple est immortalisé dans tout l'éclat de sa jeunesse. Un avenir radieux semble s'offrir à lui. Trop différentes pour être proches, les deux soeurs suivent chacune leur chemin, sans vraiment perdre le lien. Jusqu'à ce qu'une série d'événements tragiques n'oblige Emily à remettre leur relation en perspective... Après avoir publié en 1961 La Fenêtre panoramique (adaptée à l'écran sous le titre Les Noces rebelles., par Sam Mendes), Richard Yates poursuit ici sa chronique douce-amère des années glorieuses de la classe moyenne américaine. Paru en 1976, Easter Parade raconte la chute lente de personnages qui se rêvent trop pour se demander qui ils sont vraiment. Comme l'ensemble de son oeuvre, ce roman a marqué toute une génération d'écrivains, parmi lesquels André Dubus, Raymond Carver ou Richard Ford, et continue de fasciner nos contemporains. 
« J’ai presque cinquante ans, et je n’ai jamais rien compris de toute ma vie. »
« Aucune des deux sœurs Grimes ne serait heureuses dans la vie, et à y regarder en arrière, il apparaît que les ennuient commençaient avec le divorce de leur parents. » C’est clair, le lecteur est mis au parfum dès le début du livre. Il ne s’agira pas d’un roman rose.
Un roman noir, et triste qui prend au ventre, et que j’ai eu du mal à lâcher une fois en mains.
Dans l’Amérique des années 50, deux sœurs dans la tourmente ; tel pourrait être résumé ce très beau texte qui montre sur une cinquantaine d’année la lente descente aux enfers de Sarah et Emily, de deux manière différentes, mais arrivées au même point la déchéance physique et psychologique. Sans oublier Pookie, la mère qui montrera un piètre exemple à ses deux filles.

L’auteur se met parfaitement dans la peau de deux adolescentes qui deviendront des femmes au  destin radicalement opposé. L’une, Sarah suivra une vie puritaine avec un seul et unique mari, mais quel mari !!
« Je suis mariée. Tu apprends à endurer certaines choses quand tu veux rester mariée. » Sarah a choisi ; son destin est tracé…
Emily, préfèrera profiter de la libération sexuelle que lui offre l’époque, mais à quel prix…Emily a aussi choisi, son destin est aussi tracé…

Lequel des deux ? Pas facile à choisir !! La voie du milieu sans doute. Mais au fond choisit-on vraiment ? Nous sommes ce que nous avons décidé d’être, certes. Mais nous sommes aussi ce que nos parents ont aussi décidé pour nous en faisant, bien avant nous, leurs propres choix ; des choix qui marqueront une famille entière.
Richard Yates-Robert Laffont-267 pages

Richard Yates est né en 1926 dans l'Etat de New York. Après une enfance instable dominée par le divorce de ses parents, il rejoint l'armée. Au début des années 1950, il devient journaliste, nègre, travaille dans la publicité, avant de publier son premier roman La Fenêtre panoramique, finaliste du National Book Award. Il est soutenu par de nombreux écrivains dont Kurt Vonnegut, Dorothy Parker, William Styron ou Tennessee Williams. Il meurt en 1992.
Challenge New-York organisé par Well-read-kid  







Challenge 26 auteurs/26 livres, 22/26 [Y]
Challenge ABC critiques Babélio ,2/26 [Y]


3 commentaires:

  1. Il me tente bien ! je prends note !

    RépondreSupprimer
  2. j'avais beaucoup aimé Une fenêtre panoramique, et celui-ci me tente bien aussi. J'aime sa manière de dépeindre une époque, et de nous questionner sur le destin et les choix que nous faisons dans nos vies, comme tu le dis si bien.

    RépondreSupprimer
  3. Je ne sais pourquoi mais il m'interpelle celui-ci.
    Je le note.
    Merci.

    RépondreSupprimer