mardi 6 septembre 2011

La petite

« J’ai 12 ans et ce soir je serai morte. »
Méfiez vous des enfants sages…

Encore merci à ma libraire, la même, pour son enthousiasme communicatif.
Elle a douze ans, son grand –père vient de mourir, et ce jour là elle a décidé de mourir…

Avec une sensibilité extrême, Michèle Halberstadt se met dans la peau d’une adolescente qui un beau matin a décidé d’en finir avec la vie. Cela pourrait être larmoyant, mélodramatique à souhait….C’est d’une finesse infinie, cousu point par point, et délicatement construit pour finir….lisez et vous saurez !!!

Le prologue est abrupt : « J’ai 12 ans et ce soir je serai morte. »
Le fil du roman retourne dans le passé au cours duquel la petite (on ne connaît pas prénom, c’est ainsi que ses parents l’appellent…. Un signe….) se livre au lecteur à une confession intimiste. Peu à peu nous faisons route avec elle, nous vivons avec elle, et prenons part à son mal être grandissant. « Une vie qui en vaille la peine, qu’est-ce qui fait qu’on la mérite ? »
Nous rentrons à petits pas dans cette famille où cette petite n’est guère regardée, où l’on s’perçoit à peine qu’elle existe. Elle grandit à l’ombre d’une grande sœur que la famille idolâtre. « La reine et la naine. C’est ainsi que je nous voyais. Comment se faire aimer de la Reine quand on est que la naine ? J’y épuisais mes nerfs. J’en oubliais de grandir. »

« Mourir d’ennui à l’école, pour ensuite se faire toute petite, s’enfermer dans sa tête et ses pensées à la maison, cela ne s’appelait pas vivre. Dépérir plutôt. »
« De toute façon, comment aurais-je pu dire à mon père que je me sentais étrangère à tous, même lui ? »

Michèle Halberstadt aborde ici avec délicatesse un sujet douloureux, celui de notre jeunesse qui ne veut plus vivre.

Difficile d’en dire plus sans déflorer l’histoire.
Difficile de retranscrire la finesse avec laquelle la maturité de cette petite, et la qualité de sa réflexion sont écrites.
Difficile de formuler davantage une lecture toute en sensibilité dégustée avec bonheur au milieu des bruyères et avec pour seule compagnie les oiseaux du large, le soleil (un peu traitre), et la musique de l’océan……

Michèle Halberstadt- Albin Michel( Août 2011)-150 pages




7/7 dans le cadre du challenge du 1% littéraire organisé par Hérisson.

Le challenge la plume au féminin organisé par Opaline.

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