Livre échangé sous le manteau, longtemps introuvable dans sa langue d’origine, Mon ange a été instrumentalisé par les Cubains des deux rives aux fins de le réduire à un sommaire règlement de comptes. L’histoire de sa publication serait simplement romanesque, si son contenu n’était dramatiquement testamentaire.
Un écrivain qui a fui le régime carcéral insulaire refuse la reddition sans condition à la sphère étriquée des "triomphateurs" qui l’attendent à Miami. Il est interné par sa famille "américaine" dans un boarding home, asile privé qui recueille des inadaptés de toute engeance.
Les grilles se referment sur lui et en lui, seul dans un univers hallucinant où l’on ne peut que souffrir et faire souffrir. C’est ici qu’il faut vivre, et pour toujours, sans espérance ni pitié ; pour personne. Le faut-il vraiment ?
Reinaldo Arenas et Carlos Victoria célèbrent dans leurs œuvres Guillermo Rosales, l’ami génial et fou qui s’est donné la mort.
Un écrivain qui a fui le régime carcéral insulaire refuse la reddition sans condition à la sphère étriquée des "triomphateurs" qui l’attendent à Miami. Il est interné par sa famille "américaine" dans un boarding home, asile privé qui recueille des inadaptés de toute engeance.
Les grilles se referment sur lui et en lui, seul dans un univers hallucinant où l’on ne peut que souffrir et faire souffrir. C’est ici qu’il faut vivre, et pour toujours, sans espérance ni pitié ; pour personne. Le faut-il vraiment ?
Reinaldo Arenas et Carlos Victoria célèbrent dans leurs œuvres Guillermo Rosales, l’ami génial et fou qui s’est donné la mort.
C’est en lisant Arenas que j’ai découvert Rosales. De la même génération que le précédent, Guillermo Rosales s’est nourri du même climat dictatorial, et tout cela se ressent dans les thèmes de son ouvrage : la violence, l’exil, la souffrance, la déchéance.
Dans ce court roman, l’action ne se passe pas à Cuba, mais à Miami, lieu naturel d’arrivée des milliers de Cubains qui ont pu échapper au régime de Fidel Castro.
Avec une écriture incisive, sans décorations inutiles, brute, en peu de pages, Rosales réussi à montrer la misère humaine ; une misère physique, et intellectuelle.
Mais tout cela se fait sans pathos, et c’est la force de cet ouvrage.
Il m’est difficile d’en dire plus sans tout dévoiler, et sans raconter. J’ai découvert une écriture puissante, par hasard.
Osez l’aventure , cela en vaut la peine. Vraiment !
Guillermo Rosales-Actes Sud (septembre 2002)-127 pages
Guillermo Rosales (La Havane, 1946 - Miami, 1993) est l’auteur de deux romans et de quelques contes inédits. Guillermo Rosales est un écrivain cubain.
Son premier roman El juego de la viola, est finaliste en 1968 du prix Casa de Las Americas, mais il ne sera publié à Miami qu’après sa mort.
Il survit en publiant des articles sur les sujets les plus divers, puis réussit à quitter Cuba en 1979, par l’Espagne, et s’établit à Miami où il collabore à la revue Mariel. Dépressif, malade, il est interné dans un asile semblable à celui qu’il décrit dans son roman Boarding home (Mon ange).
Il s’est suicidé à Miami en 1993.
Lecture dans le cadre du challenge destination Cuba organisé par Evertkhorus.Son premier roman El juego de la viola, est finaliste en 1968 du prix Casa de Las Americas, mais il ne sera publié à Miami qu’après sa mort.
Il survit en publiant des articles sur les sujets les plus divers, puis réussit à quitter Cuba en 1979, par l’Espagne, et s’établit à Miami où il collabore à la revue Mariel. Dépressif, malade, il est interné dans un asile semblable à celui qu’il décrit dans son roman Boarding home (Mon ange).
Il s’est suicidé à Miami en 1993.
Challenge ABC Critiques Babélio 11/26 [R]
Aucune de tes deux lectures n'a eu l'air facile. Cela donne une facette réaliste à Cuba loin des plages touristiques et c'est ce que l'on recherche avec ce Destination. Merci de nous avoir fait partager cette lecture.
RépondreSupprimerC'est tout le sens que je donne à ces lectures communes: aller vers les auteurs qui "écrivent leur pays", et sortir des chemins rectilignes
RépondreSupprimerEt hop, j'ai aussi mis ce lien sur mon billet d'autant plus que celui-ci donne très envie de lire ce roman !
RépondreSupprimerUne écriture simple et directe, sans fioritures comme vous le faites remarquer. J'aime le ton de ce livre, il sonne juste. J'hésite en revanche à lire son premier livre, qui me semble assez différent.
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