« Le
deuil s’achève quand s’achève le chagrin. »
« Le
chagrin est nu. Le noir sert à le couvrir, non à l’exhiber. »
Accabadora, un titre bien mystérieux, aux accents presque
magiques pour une histoire narrée tout en finesse, avec un zeste de force
latine qui laissera son sillage. Michela Murgia nous ramène dans les années 50,
en Sardaigne, petite ile rural et isolée, pour nous dresser le portrait d’une
dame pas tout à fait comme tout le monde. Accabadora, dernière mère, c’est comme ça qu’on l’appelle, se livre à des
activités nocturnes assez peu communes, Maria, sa fille d’âme, peine à se trouver une place au sein de sa seconde
famille. Il lui faudra s’éloigner pour mieux revenir. La filiation, l’adoption,
sont ici abordée avec une certaine originalité, dans un registre assez rude qui
colle bien avec la rusticité de l’époque et des lieux.
C’est avec un infini talent, une prose à la fois
fine, humoristique par moments, poétique et légère que Michela Murgia nous
embarque au cœur de traditions
séculaires, et de ce qui préoccupe l’humain depuis la nuit des temps : la
vie, la mort, la souffrance, la dignité de la fin de vie. Et si même le
personnage d’Accabadora est à bien des égards condamnable, il n’en reste pas moins
attachant, au point de susciter en mon âme et conscience, indulgence, compréhension,
et empathie.
Mille merci Anne pour l'arrivée jusqu'à moi de cette petite merveille .
Accabadora, Michela
Murgia
Seuil (18 Aout 2011)
214 pages
4ème
de couverture :
Dans un petit village sarde des années cinquante, la
vieille couturière, Tzia Bonaria, décide d'accueillir chez elle Maria,
quatrième fille d’une veuve d’humbles origines. Ce sera sa « fille d’âme », à
laquelle elle va apprendre son métier, offrir un avenir, tout en l’obligeant à
s’appliquer à l’école, ce qui n'est guère courant pour une fille à l'époque.
Maria grandit donc entourée de soins et de tendresse; mais certains aspects de
la vie de la couturière la troublent, en particulier ses mystérieuses absences
nocturnes. En réalité, Maria est la seule du village à ignorer la fonction de Tzia
Bonaria, qui consiste à abréger la vie des mourants. La découverte de ce secret
ne sera pas sans conséquence et il faudra bien des années pour que la fille
d'âme arrive enfin à pardonner à sa mère adoptive. Dans une langue à la fois
poétique et essentielle, Michela Murgia décrit merveilleusement les plis et
replis les plus intimes du rapport très singulier qui unit la vieille Tzia
Bonaria et la jeune Maria, dans une Sardaigne archaïque, aux us et coutumes
fascinants.
A
propos de l’auteur :
Michela Murgia (née à Cabras le 3 juin 1972) est italienne.
Dans son premier livre Le monde a besoin
de savoir, initialement conçu comme un blog, elle décrit la réalité des
télévendeurs dans le centre d'appel d'une importante société multinationale
(Kirby), décrivant l'exploitation économique et de la manipulation
psychologique que subissent les travailleurs temporaires dans ce secteur. Le
livre, né d'une expérience personnelle dans le télémarketing de Kirby, a été
adapté pour le théâtre (David Emmer, Teresa Saponangelo), et a inspiré le
scénario du film Tutta la vita davanti
(Paolo Virzi).
Elle a un blog, «Il
Mio Sinis» dans lequel elle décrit le Sinaï, au moyen de portraits
photographiques.
En mai 2008 elle publie, pour la maison d'édition
Einaudi, Voyage en Sardaigne, un
guide décrivant les zones les moins explorées de l'île.
En mai 2009, elle publie le roman Accabadora, une histoire qui se déroule
dans la Sardaigne des années cinquante et aborde l'euthanasie et les problèmes
d'adoption. En mai 2010, elle remporte avec Accabadora, le Prix du
SuperMondello et en septembre 2010 le Prix Campiello.
Escale italienne pour le challenge Voisins-Voisines organisé par Anne.
Pour le défi de la plume au féminin organisé par Opaline.
Contente qu'il t'ait plu
RépondreSupprimerLes premières phrase que tu cites m'ont plues ! je le note...
RépondreSupprimer"phrases" avec un S, désolée !^^
RépondreSupprimerPeut-être qu'Asphodèle peut le recevoir à son tour en LV ? Je vais le lui demander ! En tout cas, j'aime beaucoup ton billet sur ce petit bijou italien... (ou plutôt sarde, ils sont très chatouilleux les vrais sardes...)
RépondreSupprimerun gros coup de coeur pour moi aussi
RépondreSupprimerVraiment un très bon livre !!
RépondreSupprimerJ'adore les deux citations et ton avis m'a conquise! Je le note.
RépondreSupprimerJe l'ai lu à sa sortie, sur les conseils du libraire et je n'avais pas été déçue.
RépondreSupprimeren voilà un que je note aussi!
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