« Quand il contemple la ville,
Monsieur Linh ne cesse de penser à son ami, le gros homme. Et quand il regarde
la mer, il ne cesse de penser à son pays perdu. Aussi la vue de la mer et de
celle de la ville le rendent-elles pareillement triste. Le temps passe et
creuse en lui un vide douloureux. Bien sûr il y a la petite, et pour elle il
faut être fort, faire bonne figure, lui chanter la chanson comme si de rien n’était.
Il faut être gai pour elle, lui sourire, la faire manger, veiller à ce qu’elle
dorme bien, à ce qu’elle grandisse, à ce qu’elle devienne une belle enfant.
Mais le temps est là, qui blesse l’âme du vieil homme, ronge son cœur et abrège
son souffle.»
Hors de tout
repère temporel et spécial, nous n’avons que notre vieil homme qui porte avec délicatesse contre lui une petite fille, et un homme accablé
par le chagrin. De ce dépouillement va pouvoir éclore l’amitié, la tendresse, l’amour,
la délicatesse, et infinies petites choses indéfinissables. Philippe Claudel,
parvient, avec des mots simples, de courtes phrases, à toucher au cœur, à faire
du tendre avec du douloureux, à rester délicat et sobre dans l’intime. Il parvient à surprendre le
lecteur jusqu’aux dernières lignes sans tomber dans le grotesque.
Comme quelques-uns des cents regrets, mais
dans un registre différent, ce livre est une caresse accueillie avec d’autant de
bonheur que ces caresses littéraires sont rares en ce moment. Un livre précieux…
et comme Philippe Claudel me l’écrit en dédicace « à prendre contre soi ».
Merci, tout simplement.
La petite fille de Monsieur Linh, Philippe Claudel
Stock
(01/08/2005)
160 pages
4ème de couverture :
« C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un
bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger
encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul
désormais à savoir qu'il s'appelle ainsi. Debout à la poupe du bateau, il voit
s'éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses
bras l'enfant dort. Le pays s'éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur
Linh le regarde disparaître à l'horizon, pendant des heures, malgré le vent qui
souffle et le chahute comme une marionnette. »
A propos de l'auteur :
Philippe
Claudel est l’auteur des Âmes grises (prix Renaudot 2003, Grand prix littéraire
des lectrices de Elle en 2004, consacré meilleur livre de l’année 2003 par le
magazine Lire), traduit dans plus de trente pays, de La Petite Fille de
Monsieur Linh (Stock, 2005), du Rapport de Brodeck (prix Goncourt des lycéens
2007) et de L’Enquête (Stock, 2010). Il a réalisé deux films : Il y a longtemps
que je t’aime avec Elsa Zylberstein et Kristin Scott Thomas, qui a reçu deux
César, et Tous les soleils (avec Stefano Accorsi, Clotilde Courau, Anouk
Aimée). Il a également écrit deux pièces de théâtre : Parle-moi d’amour et Le
Paquet.
Lecture dans le cadre du Challenge de Calypso ,autour du mot fille.
J'avais adoré ce roman, mon préféré de Claudel!!!!!! Et la fin m'avait tellement surprise que je l'avais relu dans la foulée en me disant "il est vraiment fort!!!!"
RépondreSupprimerJe l'ai croisé en librairie... La prochaine fois, je le prendrai :)
RépondreSupprimerJe l'ai aussi beaucoup apprécié :-)
RépondreSupprimerC'est terrible, ce livre m'avait déçue... (je suis presque un cas unique) Je lui ai préféré Les Ames grises, du même auteur.
RépondreSupprimerJe l'ai lu mais je ne m'en souviens plus trop...
RépondreSupprimerComme toujours avec Philippe Claudel, ce n'est du bonheur...
RépondreSupprimerJ'ai une tendresse particulière pour ce roman, vraiment... Il nous hante longtemps...!
RépondreSupprimerJ'ai lu le même livre que toi pour le challenge de Calypso.
RépondreSupprimerBelle découverte !!
J'ai également lu le même livre pour le challenge 'Un mot, des titres...'
RépondreSupprimerJe l'ai vraiment adoré !
Mon préféré de cet auteur. C'est un régal!
RépondreSupprimerUn coup de coeur pour ce livre qui était resté bien trop longtemps dans ma PAL ! Et j'ai pu, récemment interviewé l'auteur. C'est sur mon blog, dans la catégorie Interview !
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