Premier volet d’une trilogie dont j’ai lu récemment
Simon Weber (le troisième), Les bains de Kiraly s’attarde sur la personnalité de
Gabriel, notre narrateur. Gabriel, fils d’émigrés hongrois est confronté à son
histoire familiale que ses deux parents ont pris grand soin de cadenasser.
« Dieu a
donné, Dieu a repris. Il fallait s’y résigner. Continuer. Telle était la loi.
La vie l’emporte toujours. Elle avait encore deux enfants dont il fallait s’occuper,
deux enfants qui lui restaient. Il ne fallait pas leur montrer ses larmes, sa
faiblesse. »
Gabriel est hanté par la perte d’une sœur, hanté par
de grandes zones d’ombres. Des parents qui s’expriment en secret dans une
langue qu’il ne comprend pas, une langue qu’on lui cache. C’est ainsi, qu’il
traduit les grands auteurs pour mieux taire ce qu’il est.
« Traduire,
pour gagner du temps, pour éloigner la réalité des choses. Comme moi plus tard. »
De ces
secrets, non-dits proviennent les difficultés relationnelles de Gabriel, son
rapport ambigu avec la judéité.
« Je suis
prisonnier de mon absence. Et Laura ne connait même pas l’adresse de ma prison. »
Gabriel à la
faveur d’un déplacement professionnel part à la recherche de cette histoire que
personne ne lui a racontée.
« Les
cimetières écrivent l’histoire silencieuse de nos peines et de nos déchirures,
et la flânerie et la curiosité superficielle devraient y être proscrites.»
Beaucoup de thèmes sont abordés dans ce roman ;
roman peut-être un peu court et donc un peu trop concentré. J’y ai retrouvé la
puissance, et la poésie qui m’avaient séduite dans Simon Weber. J’attends avec impatience
de me plonger dans De lait et de miel.
Les bains de Kiraly, Jean Mattern
Sabine Wespieser éditeur (25 Août 2008)
133 pages
4ème
de couverture : Extrait car trop bavarde à mon
goût….
Gabriel a bien tenté de croire au bonheur. Subjugué
par Laura, il s'est arrimé à son rire et s'est employé à vivre au présent. Mais
du jour où elle lui a annoncé qu'elle attendait un enfant de lui, il a pris la
fuite, sans un mot...
Quand, après des mois d'errance dans Londres, il
échoue par hasard dans une synagogue, les chants des hommes l'apaisent, et
libèrent enfin sa parole. Il se lance alors dans l'écriture de cette longue
confession, où le silence et la culpabilité dansent un vertigineux pas de deux.
A
propos de l’auteur :
Né en 1965 dans une famille originaire d’Europe
centrale, Jean Mattern vit à Paris et travaille dans l’édition (responsable des
acquisitions dans la prestigieuse collection "Du monde entier" chez
Gallimard). Les bains de Kiraly est son premier roman.
Pour le challenge organisé par Anne.
J'ai noté de découvrir cet auteur depuis la parution de ce livre à cause du titre qui me plaisait et de l'éditeur... On en est au troisième, il va falloir que je m'y mette ! ;-)
RépondreSupprimerJe le note, elle semble bien intéressante, cette trilogie.
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