Un
ouvrage qui occupe depuis un temps certain mes étagères, mais dont j’ai souvent
remis la lecture, quelque peu repoussée par son épaisseur… Je me suis longtemps
privé d’un vrai plaisir de lecture, et maintenant que la dernière page est
tournée, je regrette déjà de l’avoir (déjà) fini…
Présentée
dans la collection « roman noir », ce roman, certes pas très rose, me
semble plus être un grand roman historique ; et encore le qualificatif est
simpliste tant le contenu est complexe.
Roman
choral, grande fresque historique, sociale, politique, Un pays à l’aube, touche
en réalité le cœur même de ce que sont les États-Unis : un melting-pot,
une nation crée, et qui s’est construite au fil des luttes humaines, sociales,
et raciales.
Si
une multitude de personnages habitent ce roman, trois s’en détachent nettement,
s’entrecroisent pour en constituer la matrice.
Si
l’Europe sort ravagée de la première guerre mondiale, certaines villes des USA vivent des heures noires, et en particulier
Boston, cadre principal du roman. Dennis Lehane dresse un tableau très réaliste
des évènements et de la situation économique de la ville. Il en découle un
climat social difficile, des grèves, une violence urbaine sans précédent ;
la ségrégation raciale bat son plein…
Dans
ce chaos, chacun tente de faire valoir ses idées, se bat pour ses
idéaux ; d’autres regardent le monde évoluer bien assis sur leurs
certitudes. Il y a ceux qui nous révulsent, et les autres, que l’on a envie d’accompagner.
Aucun ne nous laisse indifférent. Ils nous embarquent tous à leur façon, pour un voyage passionnant.
Ce
livre est habilement construit, épais, consistant, mais jamais ennuyeux. Il vous
agrippe tant, qu’il est impossible de lui résister, et de le lâcher.
Un pays à
l’aube, Dennis Lehane
Rivages (14
Janvier 2009)/ Rivages poche (1 er Septembre 2010)
768/864 pages
4ème
de couverture :
L'Amérique
se remet difficilement de la Première Guerre mondiale. De retour d'Europe, les
soldats entendent retrouver leurs emplois, souvent occupés par des Noirs en
leur absence. Mais l'économie est ébranlée et la vie devient de plus en plus
difficile pour les classes populaires. Sur ce terreau fleurissent les luttes
syndicales et prospèrent les groupes anarchistes et bolcheviques, ainsi que les
premiers mouvements de la défense de la cause noire.
En
1918, Luther Laurence, jeune ouvrier noir de l'Ohio, et amené par un étonnant
concours de circonstances à disputer une partie de base-ball face à Babe Ruth,
étoile montante de ce sport. Une expérience amère qu'il n'oubliera jamais.
Au
même moment, l'agent Danny Coughlin, fils aîné d'un légendaire capitaine
irlandais de la police de Boston, est chargé d'une mission spéciale par son
parrain, le retors lieutenant McKenna : infiltrer les milieux syndicaux et
anarchistes.
A
priori, Luther et Danny n'ont rien en commun. Le destin va pourtant les réunir
à Boston en 1919, l'année de tous les dangers.
A propos de
l’auteur :
Dennis
Lehane est né en 1966 à Dorchester dans le Massachusetts. Après des études à Boston, il part à
l'université internationale de Floride. Tout en écrivant son premier livre (Un
dernier verre avant la guerre), il vit de métiers divers (livreur, libraire,
chauffeur). C'est également un ancien éducateur qui travaillait dans le secteur
de l'enfance maltraitée. Ce thème reste très présent dans la majorité de ses
œuvres.
Il
vit aujourd'hui à Boston. Ses livres sont traduits dans une vingtaine de
langues.
Pour la catégorie Pavés du challenge d'Ys .
Challenge bouclé : félicitations, et sur un coup de coeur en plus !
RépondreSupprimerBilan sur mon blog le 31.
je n'ai pas osé l'acheter ou l'emprunter à cause de son épaisseur, il devrait me plaire pourtant !
RépondreSupprimerBonjour, vous trouverez bien des auteurs suédois, américains, français et autres sur le nouveau site polar/noir bibliométrique.com que je vous invite à visiter. Bonnes fêtes et à bientôt.
RépondreSupprimerFélicitations pour la réussite de ce challenge, qui était loin d'être évident à boucler. Je note ce dernier roman pour plus tard.
RépondreSupprimerTu en parles très bien, mais quel pavé !!!
RépondreSupprimer