« Les rêves n’appartiennent ni à ceux qui les
font ni à ceux qui les lisent. Ils sont juste un lien invisible entre les âmes
et les cœurs. »
J’ai
entamé la lecture ce roman n’en pouvant plus d’attendre tant il me faisait
envie depuis sa sortie. Allez donc savoir pourquoi… l’appel d’horizons
lointains, l’appel plus fort que tout du dépaysement qui me manque tant depuis
des mois et des mois.
Tout
en sachant, que pour un auteur français, oser l’aventure en Mongolie supposait
connaitre son sujet. C’est un peu comme Olivier Truc avec la Laponie.
Ian
Manook aura su d’un bout à l’autre de son premier roman me captiver avec une enquête policière parfaitement ficelée, une
immersion détaillée dans la culture Mongole, et des personnages travaillés
auxquels on s’attache rapidement. Pour moi, la Mongolie c’était « le trou
du cul du monde », et j’y ai découvert que les traditions ancestrales
cohabitaient naturellement avec les moyens de communications les plus modernes.
La
région a un sous-sol riche, et, de fait, attire les convoitises de ses voisins. La Chine l’ex Union soviétique, les dérives
extrémistes… Tout cela se retrouve intelligemment au cœur de l’intrigue où l’humour
a réussi à trouver sa place, en dépit de la violence ambiante, et surtout du
drame intime de Yeruldelgger, commissaire de police dont j’ai aimé le tableau
qu’en a fait Ian Manook.
« Il n’était plus habité que par le devoir
intime, serein, calme de prendre la vie de ceux qui avaient pris ou essayé de
prendre la vie de ceux qu’il aimait. »
Il
n’y a pas de temps mort, aucune longueur, aucun bavardage inutile dans ce
roman. Bien construit, sa consistance est compensée par des chapitres courts
rythmés, et dont les thèmes sont variés afin de ne pas laisser le lecteur s’ennuyer.
N’hésitez
pas une seconde, embarquez immédiatement pour Oulan Bator, et les steppes de la
Mongolie. Vous ne serez pas déçus, et complètement dépaysés.
« Il était là, au
milieu de nulle part, au cœur de sa Mongolie sous un ciel haut et immobile,
avec loin sur sa gauche les contre- forts du Khustain Nuruu, derrière lui toute
la steppe immense et large qui galopait jusqu’au Gobi, de l’autre côté les
contours massifs du Bogokkan sacré, et loin devant les montagnes qui grimpaient
jusqu’au Baïkal. …() Pouvoir tenir la promesse faite au grand-père de la steppe
de s’occuper de l’âme de la fillette. »
Yeruldelgger,
Ian Manook
Albin
Michel, Octobre 2013
544
pages
Finaliste pour le Prix
SNCF du polar 2014
(Edit)Prix des lecteurs 2014 Quais du Polar/20 minutes
(Edit)Prix des lecteurs 2014 Quais du Polar/20 minutes
4ème de couverture:
Le
corps enfoui d’une enfant, découvert dans la steppe par des nomades mongols,
réveille chez le commissaire Yeruldelgger le cauchemar de l’assassinat jamais
élucidé de sa propre fille. Peu à peu, ce qui pourrait lier ces deux crimes
avec d’autres plus atroces encore, va le forcer à affronter la terrible vérité.
Il n’y a pas que les tombes qui soient sauvages en Mongolie. Pour certains
hommes, le trafic des précieuses « terres rares » vaut largement le prix de
plusieurs vies. Innocentes ou pas.
Dans
ce thriller d’une maîtrise époustouflante, Ian Manook nous entraine sur un
rythme effréné des déserts balayés par les vents de l’Asie Centrale jusqu’à
l’enfer des bas-fonds d’Oulan-Bator. Il y avait la Suède de Mankell, l’Islande
d’Indridason, l’Ecosse de Rankin, il y a désormais la Mongolie de Ian Manook !
A propos de l’auteur :
Ian
Manook a sûrement été le seul beatnick à traverser d'Est en Ouest tous les
États-Unis en trois jours pour assister au festival de Woodstock et
s'apercevoir en arrivant en Californie qu'il s'ouvrait le même jour sur la côte
Est, à quelques kilomètres à peine de son point de départ. C'est dire s'il a la
tête ailleurs. Et l'esprit voyageur !
Journaliste,
éditeur, publicitaire et désormais romancier, Yeruldelgger est son premier
roman, et le premier opus d'une série autour du personnage éponyme qui nous
conduit des steppes oubliées de Mongolie aux bas-fonds inquiétants
d'Oulan-Bator.
Il
vit à Paris.
Pour le challenge d'Asphodèle: Prix des lecteurs 2014 Quais du Polar/20 minutes
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