samedi 22 février 2014

Yeruldelgger


« Les rêves n’appartiennent ni à ceux qui les font ni à ceux qui les lisent. Ils sont juste un lien invisible entre les âmes et les cœurs. »

J’ai entamé la lecture ce roman n’en pouvant plus d’attendre tant il me faisait envie depuis sa sortie. Allez donc savoir pourquoi… l’appel d’horizons lointains, l’appel plus fort que tout du dépaysement qui me manque tant depuis des mois et des mois.

Tout en sachant, que pour un auteur français, oser l’aventure en Mongolie supposait connaitre son sujet. C’est un peu comme Olivier Truc avec la Laponie.

Ian Manook aura su d’un bout à l’autre de son premier roman me captiver avec une  enquête policière parfaitement ficelée, une immersion détaillée dans la culture Mongole, et des personnages travaillés auxquels on s’attache rapidement. Pour moi, la Mongolie c’était « le trou du cul du monde », et j’y ai découvert que les traditions ancestrales cohabitaient naturellement avec les moyens de communications les plus modernes.
La région a un sous-sol riche, et, de fait,  attire les convoitises de ses voisins.  La Chine l’ex Union soviétique, les dérives extrémistes… Tout cela se retrouve intelligemment au cœur de l’intrigue où l’humour a réussi à trouver sa place, en dépit de la violence ambiante, et surtout du drame intime de Yeruldelgger, commissaire de police dont j’ai aimé le tableau qu’en a fait Ian Manook.

« Il n’était plus habité que par le devoir intime, serein, calme de prendre la vie de ceux qui avaient pris ou essayé de prendre la vie de ceux qu’il aimait. »

Il n’y a pas de temps mort, aucune longueur, aucun bavardage inutile dans ce roman. Bien construit, sa consistance est compensée par des chapitres courts rythmés, et dont les thèmes sont variés afin de ne pas laisser le lecteur s’ennuyer.

N’hésitez pas une seconde, embarquez immédiatement pour Oulan Bator, et les steppes de la Mongolie. Vous ne serez pas déçus, et complètement dépaysés.

« Il était là, au milieu de nulle part, au cœur de sa Mongolie sous un ciel haut et immobile, avec loin sur sa gauche les contre- forts du Khustain Nuruu, derrière lui toute la steppe immense et large qui galopait jusqu’au Gobi, de l’autre côté les contours massifs du Bogokkan sacré, et loin devant les montagnes qui grimpaient jusqu’au Baïkal. …() Pouvoir tenir la promesse faite au grand-père de la steppe de s’occuper de l’âme de la fillette. » 


Yeruldelgger, Ian Manook
Albin Michel, Octobre 2013
544 pages
Finaliste pour le Prix SNCF du polar 2014
 (Edit)Prix des lecteurs 2014 Quais du Polar/20 minutes 




4ème   de couverture:

Le corps enfoui d’une enfant, découvert dans la steppe par des nomades mongols, réveille chez le commissaire Yeruldelgger le cauchemar de l’assassinat jamais élucidé de sa propre fille. Peu à peu, ce qui pourrait lier ces deux crimes avec d’autres plus atroces encore, va le forcer à affronter la terrible vérité. Il n’y a pas que les tombes qui soient sauvages en Mongolie. Pour certains hommes, le trafic des précieuses « terres rares » vaut largement le prix de plusieurs vies. Innocentes ou pas.

Dans ce thriller d’une maîtrise époustouflante, Ian Manook nous entraine sur un rythme effréné des déserts balayés par les vents de l’Asie Centrale jusqu’à l’enfer des bas-fonds d’Oulan-Bator. Il y avait la Suède de Mankell, l’Islande d’Indridason, l’Ecosse de Rankin, il y a désormais la Mongolie de Ian Manook !

A propos de l’auteur :

Ian Manook a sûrement été le seul beatnick à traverser d'Est en Ouest tous les États-Unis en trois jours pour assister au festival de Woodstock et s'apercevoir en arrivant en Californie qu'il s'ouvrait le même jour sur la côte Est, à quelques kilomètres à peine de son point de départ. C'est dire s'il a la tête ailleurs. Et l'esprit voyageur !
Journaliste, éditeur, publicitaire et désormais romancier, Yeruldelgger est son premier roman, et le premier opus d'une série autour du personnage éponyme qui nous conduit des steppes oubliées de Mongolie aux bas-fonds inquiétants d'Oulan-Bator.
Il vit à Paris.


Pour le challenge d'Asphodèle: Prix des lecteurs 2014  Quais du Polar/20 minutes




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