Une enfance dans la
Perse d’avant-guerre, tel est le sous-titre de ce récit, et donne assez justement
un ton nostalgique sur ce qu’a été le pays de cette femme.
Shusha Guppy est née au bon moment ; elle
a grandi à une époque où l’Iran, qu’elle nomme volontairement la Perse en
hommage à la richesse de la culture, et de l’histoire de cette civilisation
réduite à néant quelques décennies plus tard.
Construit
sous forme d’entrées qui n’ont pas forcément de lien entre elles, ce récit s’attache
avant tout à montrer que l’Iran telle que nous la connaissons maintenant sous
la mainmise d’une minorité religieuse qui terrorise sa population, a connu
autre chose, et que la modernité a eu le temps de faire son œuvre.
L’auteur,
née dans une famille aisée d’intellectuels aux idées larges, a connu l’occidentalisation
de son pays, l’émancipation des femmes, et a de fait, eu le privilège d’aller
étudier en Europe. Si son récit est empreint de nostalgie, il n’en demeure pas
moins critique sur la rapidité d’évolution auquel le pays a été soumis. Sa
famille a tenté de concilier progrès et traditions, avec le désir ne pas aller
trop loin, et ne pas choquer celles et ceux qui n’avançaient pas au même
rythme.
« La cadence effrénée à la quelle fut conduite
l’occidentalisation dans les années 60 et 70 est en partie responsable de l’explosion
de 1979. »
J’ai
aimé cheminer avec tous ces personnages, et m’immerger au cœur de ce pays dont
on peine à croire ce qu’il fut tant il est tombé bien bas depuis 1979. Il y a
de beaux moments d’émotions, de courage, et de sagesse. Il se dégage de cette
lecture un charme désuet que l’on aimerait voir revenir.
Un
jardin sur Téhéran, Shusha Guppy
Phébus
collection libretto, Octobre 2012
390
pages
Prix des lectrices Elle
1996, catégorie document
4ème de
couverture :
L’auteur
se remémore ses années d’enfant, puis d’adolescente, passées dans une vieille
demeure du Téhéran de l’après-guerre à une époque où religion, tolérance et art
de vivre s’accordaient encore au rythme oriental des fêtes et des saisons. Un
récit au parfum de paradis perdu (couronné en 1996 par le Prix des Lectrices de
Elle), que la presse anglo-saxonne salua comme l’œuvre d’un nouveau Tchekhov.
A propos de l’auteur :
Née
le 24 décembre 1935 à Téhéran, Shusha Guppy a eu une vie bien remplie. Fille du
Grand Ayatollah Sayyed Mohammad-Kāzem Assār, philosophe à l’occasion consulté
par le chah, et petite-fille de deux intellectuels dont l’un fut à l’origine du
code civil du nouvel Iran, elle est envoyée à dix-sept ans à Paris pour étudier
les langues orientales et la philosophie. Lors de son séjour en France, elle
rencontre, entre autres, Aragon, Sartre et Camus. Perec la pousse à enregistrer
des disques de chansons du folklore perse et de vieilles chansons françaises.
En 1961, elle se marie avec l’écrivain et explorateur Nicholas Guppy et
s’installe à Londres où le couple a deux enfants. Divorcée en 1976, Shusha
Guppy reste à Londres où elle travaille désormais comme journaliste pour des
revues anglaises et américaines. En 1988, elle publie son premier livre, Un
jardin à Téhéran, qui remporte un franc succès et notamment outre-Manche, où il
reçoit le Grand Prix des lectrices de Elle à l’occasion de sa traduction en
1996. Pendant vingt ans, elle sera l’éditrice à Londres de la Paris Review,
grand magazine littéraire américain. Shusha Guppy a mené en parallèle une
carrière de chanteuse et sorti une douzaine d’albums avant de s’éteindre le 21
mars 2008, à Londres.
Pour le challenge d'Asphodèle : Prix des lectrices Elles 1996 (Document)
Pour le challenge de Lucie .
Je ne connaissais pas et ça me semble être un on choix pour ce challenge
RépondreSupprimerMoi qui m'intéresse particulièrement au Moyen-Orient, voilà un ouvrage fait pour moi ! Merci mimi pour cette découverte !
RépondreSupprimerCette lecture pré-révolution a l'air intéressante, une jolie façon de découvrir l'Iran d'antan.
RépondreSupprimerCe roman a l'air très beau ^^ j'aurais aimé le trouver pour le challenge.
RépondreSupprimerC'est très intéressant de voir l'Iran sous une autre facette, merci pour cette belle présentation!
RépondreSupprimerJe l'avais lu il y a des années et l'avais beaucoup aimé. Je viens de me rendre compte que je ne l'avais même pas mis dans mes livres sur Babelio. La lecture remonte à loin mais je me souviens qu'il m'avait vraiment plu et je l'ai même prêté à une de mes collègues il y a des années.
RépondreSupprimerJe l'ai lu à sa sortie donc j'en garde un souvenir flou mais je me souviens très bien de l'Iran avant la chute du Shah, de Soraya et de Farah Diba qui étaient des femmes libres...et cultivées. La Perse était un vivier de poètes et d'intellectuels reconnus. Quel gâchis !
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